Cependant, la monnaie unique était bien loin du pic de jeudi après que la présidente de la BCE, Christine Lagarde, ait déclaré que si l'autorité monétaire bougeait plus rapidement que ce qui avait été signalé précédemment, le taux final n'avait pas changé.

La banque centrale n'a pas non plus précisé les détails d'un nouvel outil visant à maîtriser les rendements obligataires des pays périphériques, au moment même où les obligations italiennes subissent les effets de l'effondrement du gouvernement.

"Les détails, la conditionnalité et ce qui justifierait l'activation étaient vagues et n'ont guère inspiré la confiance à la lumière de la situation politique italienne", a écrit Tapas Strickland, économiste des marchés à la National Australia Bank, dans une note.

Il a ajouté que l'écart croissant entre les rendements des obligations d'État italiennes et allemandes reflétait un risque politique plus important et que l'euro avait également reculé par rapport au sommet de 1,0279 $ atteint après la réunion de la BCE.

La monnaie unique s'est repliée de 0,2 % vendredi à 1,0205 $, cédant un peu de l'avance de 0,5 % de la session précédente, mais restant sur la voie d'une reprise hebdomadaire de 1,21 %.

L'indice du dollar - qui mesure le billet vert par rapport à six grandes devises, l'euro étant la plus pondérée - a légèrement augmenté de 0,08% à 106,70, après une baisse de 0,36% jeudi. Il est sur la voie d'une baisse de 1,27% depuis vendredi dernier, sa première semaine de perte en quatre.

Le dollar a également été affaibli cette nuit par une baisse des rendements du Trésor après que des données aient montré un effondrement de l'activité industrielle et une augmentation des demandes d'allocations de chômage, des signes que l'économie ressent déjà les effets du resserrement agressif de la politique de la Réserve fédérale, ce qui pourrait donner à la banque centrale moins d'atouts à l'avenir.

La monnaie japonaise, qui est particulièrement sensible aux variations des rendements américains, s'est dirigée vers sa première semaine gagnante depuis la fin mai.

Le dollar a peu changé à 137,285 yens, après avoir glissé de 0,67 % pendant la nuit et s'être éloigné du sommet de 24 ans à 139,38 atteint la semaine dernière.

Et ce, malgré le fait que la Banque du Japon ait maintenu ses paramètres de politique ultra facile jeudi.

Les devises considérées comme plus sensibles au risque ont baissé vendredi, les contrats à terme sur les actions américaines étant orientés à la baisse, avec en tête une chute de 0,7 % pour les eminis du Nasdaq, alors que Snap Inc, propriétaire de Snapchat, a plongé de 25 % dans des échanges prolongés après avoir refusé de fournir une prévision de bénéfices dans des conditions "incroyablement difficiles".

L'Aussie a chuté de 0,25 % à 0,6919 $, réduisant sa progression hebdomadaire à 1,84 %, ce qui constituerait toutefois sa meilleure performance depuis début mars.

La livre sterling a baissé de 0,14 % à 1,19875 $ vendredi, réduisant son gain pour la semaine à 0,98 %, le plus important depuis fin mai.