Les responsables de la plate-forme d'échange ont passé ce laps de temps à s'entretenir avec un grand nombre de banques, de courtiers et de sociétés d'investissement, mais également avec des opérateurs boursiers concurrents, qui souhaitaient obtenir la garantie que la reprise des échanges se ferait en bon ordre.

Nasdaq OMX Group a résolu les problèmes techniques qui ont abouti à l'arrêt des transactions jeudi mais il ne peut garantir qu'il n'y aura plus de problèmes à l'avenir, a dit son directeur général Robert Greifeld à la chaîne de télévision CNBC le lendemain.

"Nous avons résolu le problème, en coordination avec les professionnels", a dit Robert Greifeld. "Nous sommes profondément déçus par ce qui s'est produit hier; c'est à l'évidence un problème", a-t-il ajouté.

"Je ne peux en aucun cas prendre l'engagement vis-à-vis de qui que ce soit qu'il n'y aura jamais de problème".

L'ensemble des transactions sur plus de 3.000 valeurs boursières américaines cotées sur le Nasdaq, parmi lesquelles figurent des géants comme Microsoft, Apple ou Google, ont été arrêtées pendant plus de trois heures jeudi en raison d'un problème de "connectivité", selon l'opérateur du Nasdaq.

Interrompues brutalement à 12h14, heure de New York (16h14 GMT), les transactions n'ont repris très progressivement et la cotation des indices du Nasdaq n'a recommencé qu'à 15h25. Il s'agit de la plus longue interruption des cotations recensée à ce jour.

"Il a fallu que nous garantissions que nous étions correctement connectés à toutes les Bourses et que les sociétés extérieures étaient en mesure de nous atteindre", a déclaré un responsable du Nasdaq qui s'exprimait sous le sceau de l'anonymat.

"ASPIRER À LA PERFECTION"

Robert Greifeld a expliqué à Fox Business Network que la priorité était d'assurer "des marchés justes et ordonnés". Les responsables de l'opérateur ont d'abord voulu comprendre et régler le problème puis communiquer avec les professionnels pour assurer un redémarrage en douceur, a-t-il ajouté.

Parallèlement, les desks de trading des banques mettaient en garde le Nasdaq contre une réouverture trop rapide craignant qu'elle soit percluse d'erreurs techniques ce qui aurait considérablement affecté la confiance des investisseurs, ont souligné trois sources bancaires.

Pour James Angel, professeur de finance à l'université de Georgetown et administrateur de la plate-forme de transactions Direct Edge, le Nasdaq a eu la bonne réaction en assurant une reprise ordonnée des transactions.

"On peut vivre avec un marché fermé pendant un petit moment, mais on ne peut pas vivre avec de mauvais prix", explique-t-il. "Il est de loin préférable de fermer le marché et de prendre le temps de le rouvrir que d'assister à ce qui s'est passé lors de l'incident Facebook. (...) Ils semblent avoir retenu la leçon."

Le jour de l'entrée en Bourse de Facebook, en mai 2012, le Nasdaq avait été incapable de diffuser un cours à l'heure prévue en raison d'un afflux exceptionnel d'ordres.

La réouverture s'est finalement plutôt bien déroulée.

Les transactions ont repris à 15h00 heure locale (19h00 GMT) sur une seule valeur, Atlantic American Corp, une très petite capitalisation choisie pour sa place dans l'alphabet.

Vingt-cinq minutes plus tard, le marché a rouvert dans son intégralité et, selon les termes du communiqué du Nasdaq, "la séance s'est normalement terminée."

"Nous aspirons à la perfection", a dit Robert Greifeld sur CNBC. "Mais nous en étions loin hier".

Nicolas Delame et Wilfrid Exbrayat pour le service français