Le Congrès n'était pas en session la semaine dernière lors de l'annonce de l'opération, d'un montant de près de cinq milliards de dollars. Mais les représentants et les sénateurs se sont désormais saisis du dossier.

Pour la présidente de la commission de l'Agriculture du Séant, Debbie Stabenow, une élue démocrate du Michigan, les autorités fédérales "doivent prendre en considération l'historique troublant de la Chine et de Shuanghui en matière de sécurité alimentaire".

Il y a deux ans, Shuanghui avait été contraint de retirer du commerce des produits de sa marque Shineway soupçonnés de contenir du clenbutérol, un produit interdit dans l'alimentation.

Plusieurs autres scandales liés de près ou de loin à l'industrie alimentaire ont fait la une de l'actualité chinoise ces derniers mois, comme la découverte très médiatisée de plusieurs milliers de carcasses de porc dans une rivière.

A Pékin, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a assuré qu'un rapprochement entre Smithfield et Shuanghui serait "gagnant-gagnant".

"Le rachat de la société américaine par (Shuanghui) va encore améliorer la qualité alimentaire (de Shuanghui) et il peut faire avancer la coopération sino-américaine dans l'alimentation. Nous 0journalistes.

Smithfield, de son côté, souligne que l'impact du rachat devrait surtout se faire sentir sur les exportations américaines de porc, et non sur les importations.

"Il en résulte que le rapprochement envisagé n'aura aucune implication pour la sécurité alimentaire des Etats-Unis", assure-t-il.

Le Congrès ne peut pas empêcher l'opération mais ses membres peuvent donner au dossier une résonance telle que les deux entreprises concernées préfèreraient renoncer, comme l'avait fait en 2005 le géant chinois du pétrole CNOOC pour son projet de rachat de l'américain Unocal pour 18 consommateurs, a lancé une campagne pour demander aux membres du Congrès de faire échouer le projet Smithfield-Shuanghui.

"La mondialisation du système alimentaire implique des risques réels pour la sécurité alimentaire et les accords de libre-échange avec des partenaires mondiaux encouragent un nivellement par le bas des normes alimentaires", estime sa directrice générale, Wenonah Hauter, sur un blog.

Ros Krasny et Rachelle Younglai, Marc Angrand pour le service français, édité par Nicolas Delame