par Karen Jacobs

Les budgets militaires sont en baisse. Aux Etats-Unis, le Pentagone a ainsi souligné que le secteur de la défense ne serait pas à l'abri des coupes budgétaires.

"Une baisse des budgets se profile et je pense que de nombreux investisseurs se détournent des groupes de défense", a indiqué à Reuters Alex Hamilton, directeur de la société d'investissement EarlyBirdCapital.

Si les groupes d'armement comptent bien continuer à se battre sur leurs marchés traditionnels, ils prévoient également d'élargir leurs horizons à la recherche de nouvelles ouvertures internationales.

"Nous n'allons pas rester inactifs et nous contenter de protéger nos marchés traditionnels", a déclaré Jim Pitts, président de la division systèmes électroniques de Northrop Grumman, qui s'est séparé au début de l'année de ses activités dans les chantiers naval.

"Nous allons devoir aller vers les marchés adjacents, commencer à mettre la pression sur nos concurrents et nous créer une part de marché qui n'existe pas pour l'instant", a-t-il ajouté.

L'austérité est une nouveauté pour la plupart des groupes de défense, qui ont profité depuis le début de la décennie des fortes hausses budgétaires qui ont suivi les attentats du 11 Septembre aux Etats-Unis.

"Nous avons profité de huit années pendant lesquelles le marché a crû de 8% en moyenne. Passer de ça à une croissance nulle ne va pas sans inquiétude", a reconnu Clay Jones, directeur général de Rockwell Collins, qui produit des systèmes d'avionique pour avions civils et militaires.

Face à cette tendance, les groupes de défense se sont défaits de leurs activités non essentielles, ont réduit leurs effectifs et renoncé à certains déplacements.

Plusieurs dirigeants de groupes américains ont ainsi choisi de ne pas faire le voyage en France pour le salon du Bourget.

"Nous allons continuer à examiner les coûts au niveau des effectifs, afin de les faire coïncider avec nos prévisions commerciales", a prévenu Ralph Heath, président de la division aéronautique de Lockheed, lors d'un entretien à Reuters.

Selon Clay Jones de Rockwell Collins, la baisse d'activité dans le secteur de la défense sera toutefois plus aisée à négocier que le ralentissement dans l'aéronautique civile de 2008-2009. Une croissance nulle des budgets militaires sera presque anecdotique en comparaison de ce que le secteur de l'aéronautique civile avait subi alors.

"Je peux faire face à une croissance nulle. C'est quand ça baisse de 20% que c'est plus délicat à gérer", a-t-il souligné.

Gregory Schwartz pour le service français, édité par Danielle Rouquié