"La volatilité des marchés obligataires en 2022 nous rappelle que la classe d'actif ne suit pas toujours un long chemin tranquille", observe Catherine Reichlin, responsable de la recherche financière chez Mirabaud. Si pour une majorité des emprunts, la volatilité est " juste " un mauvais moment à passer en attendant l'échéance, pour une frange plus réduite elle peut mener au risque obligataire ultime : le défaut de paiement, rappelle-t-elle.

Selon la responsable, le rapport de Moody's de mai sur les défauts de paiement révèle des informations intéressantes. Rassurantes en premier lieu puisque le taux de défaut de la dette spéculative, même s'il augmente, n'est " que " de 2,1%.

Et alors, quelles sont les perspectives? Dans sa version la plus pessimiste, Moody's estime que le taux de défaut spéculatif pourrait s'élever à 10% en mai 2023. Le scénario central est moins dramatique avec un taux de défaut atteignant 3,3% en mai prochain, soit en dessous de la moyenne annuelle historique de 4,1%. Un nombre important de voyants est passé à l'orange mais Moody's note aussi que les besoins de liquidités restent plutôt modestes puisque nombre de sociétés se sont déjà refinancées.

Outre choisir des émetteurs avec de solides réserves de liquidités, que doit regarder un investisseur ? Tout d'abord indique Catherine Reichlin, s'il souhaite s'aventurer dans la dette spéculative, l'approche au travers de véhicules collectifs, comme les fonds de placement, est fortement recommandée car il profitera d'un effet de diversification non négligeable.

Ensuite ajoute-t-elle, se souvenir que le risque de taux reste important dans la phase de remontée des rendements actuelle, privilégier des maturités courtes est conseillé. Et se rappeler que dans certaines phases de marché, avoir pour objectif " ne pas perdre d'argent " est une ambition plus qu'honorable.