PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse lundi, profitant d'une progression soutenue des valeurs technologiques dans le sillage des poids lourds du secteur à Wall Street, un mouvement qui confirme que la peur de l'inflation reste provisoirement reléguée à l'arrière plan des préoccupations des marchés.

À Paris, le CAC 40 a gagné 0,35% (22,08 points) à 6.408,49 points, sa première clôture au-dessus de 6.400 depuis mai 2000, et à Londres, le FTSE 100 a avancé de 0,48%.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,24%, le FTSEurofirst 300 0,11% et le Stoxx 600 0,14%.

Les marchés financiers étaient fermés en Allemagne, en Suisse et dans plusieurs autres pays européens en ce lundi de Pentecôte.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street était en hausse plus marquée encore puisque le Dow Jones s'adjugeait 0,62%, le Standard & Poor's 500 1,11% - à moins de 1% de son record du 7 mai - et le Nasdaq Composite 1,48%. L'indice S&P des technologiques prenait alors 1,82% et en tête du Dow Jones, Microsoft et Cisco avançaient de plus de 2%, Apple et Salesforce plus de 1,5%.

Les "techs", l'un des compartiments de la cote les plus sensibles aux craintes d'un retour de l'inflation et d'une remontée des taux plus rapide qu'anticipé, profitent ainsi entre autres des déclarations de Lael Brainard, gouverneure de la Réserve fédérale, jugeant que l'accélération de la hausse des prix observée ces derniers mois devrait rapidement se résorber.

De l'autre côté de l'Atlantique, Andrew Bailey, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, a lui aussi estimé que la remontée des prix devrait être "transitoire" et avoir peu d'impact sur l'inflation à moyen terme.

Le débat est évidemment loin d'être clos et de ce point de vue, le point culminant de la semaine pourrait être, vendredi, la publication des chiffres mensuels des revenus et dépenses des ménages américains, qui incluront l'indice des prix "core PCE", le plus surveillé par la Fed.

VALEURS

En Europe, l'indice Stoxx des hautes technologies a gagné 0,99% sur la journée, avec des progressions de 1,88% pour Capgemini, 0,84% pour STMicroelectronics ou 2,09% pour AMSL.

A la baisse, Solutions 30 a vu sa capitalisation boursière chuter de 70,62% après une suspension de deux semaines pendant laquelle le groupe a publié ses comptes sans la certification de son cabinet d'audit, ainsi que de nouvelles accusations de fonds Muddy Waters visant ses pratiques comptables.

TAUX

Les propos de Lael Brainard sur les prix ont favorisé la détente sur les marchés obligataires: le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est revenu à 1,6029%, au plus bas depuis le 11 mai, contre plus de 1,625% en début de journée.

Le marché européen a suivi le mouvement, le dix ans allemand terminant la journée à -0,14% après être monté à -0,119%. Les rendements de la zone euro amplifient ainsi le repli entamé vendredi après les propos de Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), jugeant qu'il était trop tôt pour débattre d'un changement de stratégie.

CHANGES

La baisse des rendements des Treasuries favorise celle du dollar, qui se déprécie de 0,14% face à un panier de référence composé d'autres grandes devises et se rapproche de son récent plus bas de quatre mois et demi.

L'euro, qui se traitait autour de 1,2175 dollar en début de journée, remonte au-dessus de 1,22.

Le bitcoin, de son côté, reprend 8,04% à 37498,59 dollars, effaçant les pertes subies dimanche après de nouvelles restrictions à l'activité des "mineurs" de cryptomonnaies en Chine.

PÉTROLE

Le prix du baril amplifie sa hausse, le marché semblant de plus en plus convaincu que la reprise de la demande liée à la sortie progressive de la pandémie fera plus que compenser un éventuel retour du brut iranien sur le marché international en cas de compromis sur le programme nucléaire de Téhéran.

Le Brent gagne 2,6% à 68,17 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,94% à 65,45 dollars.

Dans une étudie qui apporte un soutien supplémentaire au marché, Goldman Sachs estime que le prix du Brent pourrait atteindre 80 dollars avant la fin de l'année, même en cas de reprise des exportations iraniennes.

(Version française Marc Angrand, édité par Gwénaëlle Barzic)