"Que vous inspire le marché des actions françaises cette année ?
Malgré une amélioration de la toile de fond macroéconomique au niveau global, les bénéfices des entreprises européennes sont négatifs en 2013. Un recul de 8% est attendu présentement par les analystes.
Ce faisant, nous avons alors assisté l’année dernière à une importante expansion des multiples qui avait débuté en 2012.

Aujourd’hui le PE des valeurs du Cac 40, par rapport aux bénéfices futurs est de 12, ce qui est plutôt raisonnable. Le PE sur le Cac mid & small est à 18. Il y a donc une prime sur ce dernier compartiment, qui s’explique habituellement par une croissance des profits plus importante.

Nous anticipons une poursuite du rebond des actions françaises cette année à condition d’observer une amélioration des profits des sociétés. La moyenne des estimations des analystes table sur un accroissement des profits de 36% sur le Cac small & mid, contre 14% pour le Cac 40.
Dans notre scénario central, nous escomptons nous même une expansion des profits mais elle devrait être décalée dans le temps.

Quelles sont vos anticipations de hausse des bénéfices ?
Nous faisons des hypothèses concernant les actions de la zone euro et non sur les actions françaises spécifiquement.
Nous sommes en dessous de la prévision des analystes pour les actions de l’union monétaire. Nous attendons un accroissement des profits de 7%, contre un consensus de 17-18%.

Quel potentiel d’augmentation des actions françaises conjectuez-vous ?
Nous avons un objectif sur le Cac 40 à fin décembre de 4600 points. Cela fait plus de 10% de potentiel de hausse.

Hormis les bénéfices, quels devraient être les autres catalyseurs ?
Nous pourrions avoir encore un peu d’expansion des multiples si l’appétit des investisseurs pour les actifs risqués demeure intact. Les flux devraient continuer à être soutenus du fait des bas niveaux de taux, et des tensions que connaissent les marchés émergents. Le couple rendement-risque est singulièrement favorable aux actions de la zone euro, et notamment aux actions françaises.

Que voyez-vous du coté des opérations capitalistiques : fusions-acquisitions, cessions d’actifs, rachats d’actions, retraits de la cote ?

Dans la mesure où les entreprises ont beaucoup de cash dans leur bilan, il est très possible qu’elles se livrent à davantage d’opérations capitalistiques, et notamment d’opérations de croissance externe.
Un mouvement de consolidation est palpable dans le secteur des télécoms. L’effet de ces opérations devrait être visible sans être puissant.

Qu’en est-il de votre allocation d’actifs ?
Nous avons une préférence pour les secteurs cycliques : industries (surtout l’aéronautique, que ce soit les constructeurs ou les équipementiers), automobile (constructeurs et équipementiers), médias (agences de publicité). Nous aimons également les valeurs technologiques mais le choix de valeurs est important dans ce secteur».

A l’inverse nous nous montrons prudents, du moins au premier semestre, à l’égard des secteurs défensifs dont les valorisations ont trop remonté et très exposés aux pays émergents, notamment le secteur agroalimentaire.
Nous sommes sous pondérés dans les valeurs énergétiques et les valeurs de métaux de base en raison du problème des surcapacités dans le segment et de l’essoufflement de la demande émanant de Chine.

Quels principaux risques identifiez-vous ?

Nous avons un risque de tension sur les taux, particulièrement si la stratégie de sortie de la Fed est mal pilotée. Cela aurait une implication plus néfaste sur les devises émergentes. Ce risque nous pousse à court terme à redoubler de vigilance sur les sociétés notablement exposées aux pays émergents.
Le risque de déflation n’est pas dans notre scénario central.

Envisageriez-vous une année en deux parties ?
Oui, avec un premier semestre atone et un second semestre plus dynamique.

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