Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris s'offrait un franc rebond (+1,12%) mercredi, repassant au-dessus des 5.500 points pour la première fois depuis fin juillet à la faveur d'un baromètre d'activité chinois et tandis que la perspective d'un Brexit sans accord semblait perdre du terrain.

A 09H34 (07H34 GMT) l'indice CAC 40 gagnait 61,06 points à 5.527,13 points. La veille, il avait fini en recul de 0,49%.

La hausse des marchés européens est encouragée "par le PMI des services chinois, qui suggère que les mesures de relance prises par Pékin commencent peut-être à porter leurs fruits", a souligné dans une note Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

L'activité dans les services en Chine a en effet connu en août son rythme de progression le plus rapide depuis quatre mois, selon un indice indépendant publié mercredi, malgré un contexte de guerre commerciale avec Washington.

"Le rebond du Hang Seng à Hong Kong est une autre nouvelle positive", a ajouté M. Le Liboux, après que des médias ont rapporté que la cheffe de l'exécutif hongkongais envisageait de retirer le texte sur les extraditions, à l'origine de la crise politique.

Le fait qu'une sortie sans accord de l'Union européenne semblait s'éloigner contribuait également au soulagement des investisseurs, même si "le Brexit est un feuilleton sans fin", selon le spécialiste.

Mardi, le chef du gouvernement conservateur a essuyé un cinglant revers à la Chambre des communes, désavoué par une majorité de députés qui ont approuvé une motion leur permettant de prendre le contrôle de l'agenda parlementaire, normalement détenu par le gouvernement.

Grâce à cette motion, les opposants à Boris Johnson pourront présenter mercredi un texte de loi contraignant le Premier ministre à demander à l'Union européenne un nouveau report du Brexit au 31 janvier 2020 au cas où aucun accord de retrait ne serait conclu avec Bruxelles dans les prochaines semaines.

Un nouveau bras de fer est donc attendu mercredi au Parlement britannique entre Boris Johnson et les députés qui veulent empêcher un Brexit sans accord, épreuve de force qui pourrait déboucher sur des élections législatives anticipées.

En Italie, l'horizon politique semblait à l'inverse se dégager après que les militants du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème) ont "dit oui à une très grande majorité", lors d'un vote en ligne, à la coalition gouvernementale entre le M5S et le Parti démocrate (gauche), a annoncé mardi le chef du mouvement Luigi Di Maio.

En matière d'indicateurs, la séance promettait d'être dense avec, en particulier, la publication des indices PMI définitifs (services et composite) de la zone euro pour le mois d'août.

Aux Etats-Unis, les chiffres de la balance commerciale pour juillet ainsi que la publication du Livre Beige de la Fed, un rapport de conjoncture de la Banque centrale américaine, complèteront l'agenda.

Thales sur la première marche du podium

Sur le front des valeurs, Thales montait de 5,46% à 110,05 euros, galvanisé par des résultats en amélioration au premier semestre, au cours duquel il a conclu le rachat de Gemalto, même s'il a fait face à un redressement plus lent que prévu dans le secteur spatial.

Le secteur du luxe, affecté ces derniers jours par la crise politique à Hong Kong, reprenait des couleurs, des médias ayant rapporté que la cheffe de l'exécutif hongkongais envisageait de retirer le texte sur les extraditions. Kering s'appréciait de 3,31% à 447,75 euros, LVMH de 3,32% à 367,45 euros et Hermès 2,28% à 637,00 euros.

Scor progressait de 0,85% à 36,81 euros après avoir annoncé mercredi viser une augmentation annuelle de 4 à 7% de ses primes brutes émises, équivalentes au chiffre d'affaires.

BioMérieux gagnait 3,19% à 76,00 euros, fort d'un bénéfice net de 141 millions d'euros au premier semestre, en hausse de 4,7%, soutenu par une accélération de la croissance au deuxième trimestre.

Vivendi grappillait 0,16% à 25,30 euros. Mercredi s'annonce comme une nouvelle journée de tensions entre le groupe français et Mediaset, le premier entendant s'opposer au projet européen de son ancien allié italien, lors d'une assemblée générale d'actionnaires réunie près de Milan.

Aperam profitait (+2,84% à 23,50 euros) d'un relèvement de sa recommandation à "acheter" contre "sous-performance" auparavant par Bank of America Merrill Lynch.

Miliboo reculait en revanche de 9,27% à 2,74 euros en dépit d'un bond de son activité cet été.

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