Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé dans le rouge jeudi (-0,57%), les investisseurs nourrissant des doutes croissants sur la mise en place des réformes économiques promises par le président américain Donald Trump.

L'indice CAC 40 a cédé 29,76 points à 5.146,85 points dans un volume d'échanges mince de 2,7 milliards d'euros. La veille, il avait fini en hausse de 0,71%.

La cote Parisienne a ouvert en repli, sans parvenir par la suite à se redresser lors d'une journée au calendrier chargé.

La politique américaine a tenu une nouvelle fois le devant de la scène, alors que le président Donald Trump est en difficulté après sa virulente sortie sur Charlottesville, qui a provoqué un malaise dans son camp politique, mais aussi dans les milieux d'affaires.

M. Trump a d'ailleurs annoncé mercredi la dissolution de deux des instances l'entourant pour le conseiller en matière de politique économique, après une vague de démissions de chefs d'entreprise désapprouvant ses propos.

"Depuis hier soir, la Bourse est dominée par ce qui se passe dans l'entourage de Donald Trump. Le marché américain a commencé à corriger car Trump perd des soutiens dans le milieu économique. En vue des différentes réformes promises, ce n'est pas une bonne chose", relève auprès de l'AFP Alexandre Baradez, analyste pour IG France.

"Il y a un contexte global où l'on passe d'une crise à l'autre, et cela déplaît au marché, qui se demande si Donald Trump aura suffisamment de soutiens pour faire passer ses réformes", ajoute le spécialiste.

Selon lui, "il y a une corrélation. Le marché est nerveux côté américain, donc il est nerveux aussi côté européen".

Par ailleurs, lors d'une séance riche en actualités, les investisseurs ont pris connaissance du compte rendu de la dernière réunion de la Banque centrale européenne, au cours de laquelle celle-ci s'est montrée toujours relativement accommodante.

- Bancaires dans le rouge -

La veille, la Réserve fédérale américaine avait elle-même publié le compte rendu de la réunion de juillet de son Comité de politique monétaire, marquée elle aussi par un appel à la prudence avant un nouveau resserrement des taux d'intérêts.

Enfin, les investisseurs ont eu plusieurs statistiques à digérer, dont les chiffres de l'inflation en zone euro pour le mois de juillet, restée stable en juillet à 1,3%.

Outre-Atlantique, la production industrielle a progressé de 0,2% en juillet, légèrement moins que les attentes, tandis que les inscriptions hebdomadaires au chômage ont nettement baissé pour atteindre leur plus bas niveau depuis février.

Du côté des valeurs, les titres liés au secteur de la banque et de l'assurance ont souffert sur fond de détente des taux d'intérêts souverains. BNP Paribas a perdu 1,55% à 66,20 euros tandis que Société Générale a cédé 2,32% à 47,83 euros et que Crédit Agricole a reculé de 1,97% à 15,16 euros. Natixis s'est replié pour sa part de 1,58% à 6,40 euros.

Axa a baissé de 0,94% à 24,81 euros. La filiale immobilière de l'assureur s'apprêterait à racheter un groupe de résidences étudiantes espagnol Encampus conjointement avec le groupe néerlandais NN Group, selon une source proche du dossier confirmant une information de Bloomberg News.

Les titres liés au secteur de l'énergie ont à l'inverse progressé, à l'image d'EDF (+2,69% à 9,28 euros), d'Engie (+0,85% à 14,20 euros) et de Veolia (+1% à 19,70 euros).

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