Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en baisse de 1,15% jeudi, la circonspection l'emportant au regard des tensions sino-américaines et d'une situation sanitaire toujours difficile, malgré une éclaircie dans le secteur privé en zone euro.

L'indice CAC 40 a reculé de 51,53 points à 4.445,45 points. La veille, il avait terminé en hausse de 0,87%.

La cote Parisienne a passé l'essentiel de la séance dans le rouge.

Après des gains importants en début de semaine, les marchés ont adopté "une approche plus timide dans les échanges", a observé Jasper Lawler, analyste pour London Capital Group.

"Les craintes de tensions accrues entre les États-Unis et la Chine" ont notamment joué, selon lui.

Le président américain Donald Trump a encore haussé le ton mercredi en affirmant que c'était "+l'incompétence de la Chine+, et rien d'autre, qui avait provoqué cette tuerie de masse mondiale!"

Sur le front sanitaire, la journée de jeudi a été marquée par le franchissement d'un seuil tristement symbolique avec plus de 5 millions de cas de Covid-19 à l'échelle mondiale.

Selon David Madden, un analyste de CMC Markets, "les investisseurs redoutent que les déconfinements génèrent une seconde vague de contamination".

En matière d'indicateurs, il y a en revanche eu une petite éclaircie puisque l'activité du secteur privé dans la zone euro a continué à se contracter en mai, mais à un rythme moindre qu'en avril, grâce à la levée progressive des mesures de confinement, selon la première estimation jeudi de l'indice PMI composite du cabinet Markit.

"C'est un pas dans la bonne direction" même si "l'état actuel des lieux" est plutôt à la contraction de l'économie, a estimé Neil Wilson, analyste chez markets.com.

En matière d'emploi aux États-Unis, le pays enregistré plus de 2,43 millions de nouvelles demandes d'allocation chômage la semaine dernière, un niveau toujours exceptionnel et légèrement supérieur aux attentes.

L'activité manufacturière de la région de Philadelphie (nord-est des États-Unis) est pour sa part restée dans le rouge en mai pour le troisième mois d'affilée.

Les investisseurs suivront pas ailleurs avec intérêt, comme toujours, une intervention du patron de la Fed Jerome Powell dans la soirée, en ouverture d'un débat sue l'impact de la pandémie.

Saint-Gobain en tête

Du côté des valeurs, l'indice CAC 40 a fait le grand écart entre un bond de la Compagnie de Saint-Gobain (+4,87% à 26,07 euros) et le plongeon d'Unibail-Rodamco-Westfield (-8,16% à 41,52 euros).

Le contexte pesant a joué en défaveur du secteur bancaire : Crédit Agricole (-3,03% à 6,85 euros), BNP Paribas (-1,86% à 28,29 euros), Société Générale (-2,53% à 12,40 euros).

Total a reculé de 1,80% à 32,77 euros et EDF de 0,59% à 7,41 euros après que le tribunal de commerce de Paris a donné raison au géant pétrolier, qui souhaite renoncer, en raison de la crise du Covid-19, à l'électricité nucléaire qu'il avait commandée à EDF.

Air France-KLM a cédé 1,25% à 3,70 euros après sa décision la veille d'arrêter l'exploitation de l'A380 deux ans et demi avant la date prévue.

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