Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini dans le rouge mardi (-0,54%), parvenant toutefois à limiter ses pertes après un début de séance compliqué en raison des craintes autour de la propagation d'un nouveau virus en Chine.

L'indice CAC 40 a perdu 32,5 points pour terminer à 6.045,99 points, dans un volume d'échanges modéré de 3,05 milliards d'euros. La veille, il avait fini en recul de 0,36%.

La cote Parisienne a débuté et terminé en recul après avoir ponctuellement creusé ses pertes au début des échanges.

"Nous sommes repassés sous les 6.000 points en début de séance, ce qui est essentiellement lié à une mauvaise séance en Asie avec des performances globalement mauvaises pour les indices" de la région, a souligné auprès de l'AFP Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.

"C'est le risque autour du coronavirus en Chine qui a réveillé un petit peu les souvenirs d'une épidémie qui a eu lieu en 2003 et qui avait causé la mort de 800 personnes."

De nombreux pays d'Asie ont renforcé mardi leurs contrôles face à la propagation du nouveau virus semblable au Sras, qui a déjà provoqué la mort de six personnes en Chine et fait craindre une crise sanitaire mondiale.

"Tous les secteurs qui sont exposés, que ce soit l'aéronautique dans une certaine mesure mais surtout le luxe, ont tiré les marchés vers le bas", a relevé M. Tuéni.

La révision à la baisse des objectifs de la banque suisse UBS a aussi pesé sur l'ensemble du secteur bancaire européen, a ajouté le spécialiste.

Mais le marché a "très vite renoué avec les 6.000 points", faisant preuve, comme souvent, "d'une résistance à toute épreuve", selon lui, même s'il "faut se méfier de cette multiplication des petits trous d'air où l'on perd un peu moins de 1%" et qui peuvent à terme déboucher "sur un mouvement un peu plus violent".

Nous avons aussi eu "des éléments un petit peu plus positifs avec l'apaisement sur la taxe Gafa notamment", a estimé M. Tuéni.

Une source diplomatique française a fait état lundi d'un accord entre Emmanuel Macron et Donald Trump pour prolonger "jusqu'à la fin de l'année" les discussions sur la taxation des grands groupes du numérique, défendue par Paris, mais qui fâche Washington.

Les investisseurs suivaient également le Forum économique de Davos où le président américain Donald Trump a fustigé les "prophètes de malheur" du climat, sous les yeux de la jeune militante Greta Thunberg, qui a répété qu'il était temps de "paniquer".

Du côté des indicateurs, le baromètre ZEW de la confiance des milieux financier s'est de nouveau amélioré en janvier pour atteindre son plus haut niveau depuis juillet 2015.

La Banque du Japon (BoJ) a pour sa part maintenu mardi telle quelle sa politique monétaire ultra-accommodante.

Le secteur du luxe a été le premier affecté par les craintes suscitées en Asie, à la fois par le virus en Chine et par l'abaissement de la note de Hong Kong par Moody's. LVMH a perdu 1,12% à 424,95 euros, Hermès s'est replié de 1,09% à 709,20 euros tandis que Kering s'est enfoncé de 2,07% à 586,60 euros.

Les banques ont également pâti dans le sillage d'UBS, à l'instar de BNP Paribas (-0,55% à 50,21 euros), Société Générale (-0,52% à 30,43 euros), Crédit Agricole (-0,35% à 12,77 euros) ou encore Natixis (-0,43% à 3,91 euros).

Le secteur des matières premières a également fini mal orienté. ArcelorMittal a reculé de 2,63% à 14,22 euros, Eramet de 2,80% à 43,04 euros et Aperam de 1,52% à 27,24 euros.

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