Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a chuté de 1,58% à la clôture vendredi, rattrapée par les inquiétudes sur de nombreux fronts, en tête desquels le Covid-19, la santé de l'économie mondiale et les relations entre Pékin et Washington.

L'indice CAC 40 a perdu 79,45 points pour terminer à 4.962,93 points. Sur la semaine l'indice Parisien reste toutefois en hausse de 1,50% grâce à un début de semaine en forte progression.

"Quelques nuages se sont amoncelés" au-dessus de la tête des investisseurs, observe Alexandre Baradez, analyste à IG France.

Parmi eux, la relation orageuse entre Pékin et Washington.

En plein regain de tensions, les deux puissances vont discuter samedi de l'accord signé en grande pompe en janvier qui devait marquer une trêve dans leur guerre commerciale.

Au programme notamment: l'épineuse question des achats de produits américains promis par la Chine, mais sérieusement mis à mal par le Covid-19.

Cette rencontre portera "aussi sur les questions technologiques, liées aux applications" chinoises récemment objets de chamaillerie entre les deux pays, affirme Alexandre Baradez.

Le réseau social TikTok, appartenant à l'éditeur chinois ByteDance, est notamment accusé par le président américain d'être utilisé par les services de renseignement chinois, ce que la plate-forme a toujours nié.

Donald Trump menace de rendre l'application inaccessible aux États-Unis.

Également source de crainte pour les acteurs du marché, des statistiques économiques chinoises et américaines peu reluisantes, avec une baisse des ventes de détail en juillet sur un an pour Pékin.

La production industrielle a en revanche enregistré une hausse de 4,8% sur un an, au même rythme qu'en juin.

Aux États-Unis, les ventes au détail ont quant à elles augmenté de 1,2% en juillet par rapport à juin, un rythme beaucoup plus lent que celui des deux mois précédents.

"Cela donne le sentiment que la reprise ralentit, on sent que l'on n'est pas sur une +reprise en V+ en Europe, aux États-Unis et en Chine", remarque Alexandre Baradez.

Dans ce contexte, les valeurs cycliques, sensibles à la conjoncture, ont souffert.

C'est le cas des banques, comme Société Générale (-0,94% à 14,07 euros), BNP Paribas (-0,89% à 36,66 euros), et Crédit Agricole (-1,32% à 8,79 euros).

Le secteur du tourisme, comme le groupe hôtelier Accor (-3,93% à 24,21 euros), ou l'aérien, avec une perte de 1,62% pour Airbus à 72,11 euros et 5,85% à 4,51 euros pour Air France-KLM ont eux aussi subi un net repli.

Ces groupes ont surtout été affectés par l'annonce d'une quarantaine de deux semaines par le Royaume-Uni à partir de samedi matin pour les voyageurs en provenance de France, alors que la résurgence du coronavirus se fait insistante.

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