Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a clôturé en baisse (-0,82%) mercredi pour la troisième séance consécutive, temporisant quelques heures avant le communiqué de politique monétaire de la Banque centrale américaine.

L'indice CAC 40 a perdu 41,69 points à 5.053,42 points. Mardi, il avait fini en recul de 1,55%.

Après une ouverture en hausse, la cote a basculé dans le rouge à mi-séance, se montrant ensuite un peu indécise avant l'ouverture de Wall Street, puis enfin de rechuter.

Le marché se "normalise" après le "krach haussier" de la semaine dernière, indique à l'AFP Thierry Le Clercq, gérant actions spécialiste des actions françaises chez Mandarine Gestion.

Début juin, le marché avait été dynamisé par le déconfinement et la reprise de l'activité économique parallèlement à une accalmie sanitaire et une rallonge du programme de soutien de la Banque centrale européenne.

Les titres discriminés pendant le pic de la crise du Covid-19 (banques, foncières, transports...) avaient alors connu un très fort rebond, ce qui avait permis aux taux souverains de se redresser.

"Depuis lundi, le marché est dans une phase de temporisation" et de "bascule sectorielle", corrobore Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuilles chez Mirabaud France.

Rotation sectorielle

Les valeurs qui avaient le plus monté pendant les premières séances de juin souffrent et à l'inverse les valeurs décotées repartent à la hausse.

Concernant le rendez-vous majeur de la séance, "le marché n'attend pas grand chose de la Fed" en termes de politique monétaire mais sera attentif aux "projections économiques et aux perspectives de croissance", selon M. Rozier.

Le communiqué de politique monétaire de la Réserve fédérale paraîtra après la clôture des marchés européens et sera suivi d'une conférence de presse de son président Jerome Powell.

Les banques centrales ont lancé et renforcé au fil de la crise sanitaire des programmes de soutien pour permettre à l'économie mondiale d'encaisser le choc provoqué par les mesures de confinement qui avaient été mises en place dans la majeure partie du monde.

La pandémie du Covid-19, qui a fait plus de 411.000 morts à travers le monde, devrait aussi provoquer en 2020 une récession d'au moins 6% de l'économie mondiale, prévoit l'OCDE qui appelle les gouvernements à oeuvrer pour une économie "plus juste et plus durable".

Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, s'est dit pour sa part convaincu mercredi que l'économie américaine continuerait de s'améliorer aux troisième et quatrième trimestres.

Côté statistiques, les prix à la consommation ont reculé de 0,1% en mai par rapport à avril aux Etats-Unis, alors que les analystes s'attendaient à une inflation inchangée.

Les valeurs défensives, qui servent de refuge quand la conjoncture faiblit, ont le mieux résisté: Vivendi est monté de 2,01% à 23,32 euros, Veolia Environnement de 1,21% à 21,66 euros, Sanofi de 0,25% à 90,69 euros et L'Oréal de 0,23% à 266,60 euros.

A l'inverse, les valeurs foncières qui ont fortement profité de la remontée des indices la semaine dernière, ont été à la traîne comme Unibail-Rodamco-Westfield (-7,28% à 62,96 euros) et Klépierre (-6,48% à 19,76 euros).

Idem pour les banques: Société Générale (-4,18% à 15,78 euros), BNP Paribas (-2,12% à 37,35 euros) et Crédit Agricole (-1,31% à 8,58 euros).

Michelin a pâti (-3,54% à 93,98 euros) de la dégradation de sa recommandation à "pondérer" par les analystes de Barclays, selon Bloomberg.

Bouygues a cédé 1,50% à 28,96 euros. Son patron Martin Bouygues a estimé que la filière française du BTP avait connu un arrêt particulièrement brutal par rapport à d'autres pays.

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