À Paris, le CAC 40 gagne 0,5% à 5.342,33 points vers 08h00 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,31% et à Londres, le FTSE 100 avance de 0,3%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,34%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,53% et le Stoxx 600 de 0,39%.

Les principaux indices européens ont perdu autour de 1% jeudi et les pertes depuis le début de la semaine dépassent 1,8% pour le Stoxx 600, 2,9% pour le CAC et 3,5% pour le Dax, leurs plus mauvaises performances depuis près de trois mois.

Ce vendredi marque l'entrée en vigueur des droits de douane européens sur uen série de produits américains en réponse à l'application par les Etats-Unis de taxes sur l'acier et l'aluminium. Les produits touchés incluent des métaux mais aussi des productions agricoles comme le maïs et des produits manufacturés comme le bourbon et les motos.

Moins de 24 heures après l'avertissement de Daimler sur ses résultats, que le groupe explique par l'impact du protectionnisme, la directrice du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a annoncé que l'organisation allait revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour la zone euro afin d'intégrer les risques liées aux tensions commerciales, tout en précisant ne pas s'attendre à un ralentissement "marqué".

Les premiers résultats des enquêtes mensuelles IHS Markit auprès des directeurs d'achats de la zone euro montrent de fait un ralentissement de la croissance dans le secteur manufacturier (au plus bas depuis 16 mois en France)mais aussi une dynamique globale toujours solide grâce à la bonne santé des services.

DAIMLER BAISSE ENCORE APRÈS SON AVERTISSEMENT

"Le bon chiffre du PMI flash français des services soutient les marchés européens", note Naeem Askam, de ThinkMarkets. "Il entretient l'espoir que la croissance du deuxième trimestre en Europe pourrait être meilleure que celle du premier."

Les PMI "flash" profitent ainsi à l'euro, qui s'apprécie de 0,39% face au dollar à 1,1646, au plus haut depuis huit jours. Le rendement des emprunts d'Etat allemands à dix ans remonte quant à lui au-dessus de 0,35%.

Côté actions, le compartiment bancaire et celui de l'assurance, sensibles à l'évolution des rendements obligataires, prennnent respectivement 1,1% et 0,76%.

Le secteur automobile reste orienté à la baisse (-0,17%), creusant les pertes subies jeudi en réaction à l'avertissement sur résultats de Daimler, que le groupe allemand lie directement à la taxation accrue des voitures vendues en Chine.

L'action Daimler cède encore 0,8% et BMW 0,63%.

Le "warning" du propriétaire de Mercedes-Benz a fait souffrir l'ensemble du secteur dans le monde: General Motors a perdu près de 2% jeudi à Wall Street et à Tokyo, Toyota a cédé 2,66%, contribuant au repli de 0,78% de l'indice Nikkei.

L'indice MSCI des marchés d'Asie-Pacifique hors Japon affiche quant à lui une hausse de 0,47%, grâce entre autres à la remontée des marchés chinois, mais il a touché en début de séance son plus bas niveau depuis six mois.

A Wall Street, la journée jeudi s'est terminée dans le rouge, principalement en raison du recul des multinationales, et le Dow Jones affiche désormais huit séances consécutives de baisse.

LES MARCHÉS GRECS RASSURÉS PAR L'ACCORD À L'EUROGROUPE SUR LA DETTE

La Bourse d'Athènes progresse de 2,03% après l'accord conclu dans la nuit à Bruxelles par les ministres des Finances de la zone euro sur la sortie de la Grèce du plan d'aide, accord qui prévoit un nouvel allègement de la dette publique.

Sur le marché des emprunts d'Etat, le rendement des titres grecs à dix ans recule de près de 20 points de base à 4,113%.

Sur le marché des changes, le dollar se replie de 0,12% face à un panier de devises de référence. Le chiffre très décevant de l'indice d'activité américain "Philly Fed" favorise les prises de bénéfice, expliquent des cambistes, après le plus haut de 11 mois touché quelques heures avant la publication de cet indicateur très suivi.

Les cours du pétrole sont en hausse d'environ 1% dans un marché toujours nerveux dans l'attente des décisions de l'Opep, qui tient ce vendredi à Vienne une réunion ministérielle sur sa stratégie pour les mois à venir avec d'autres grands producteurs.

L'Arabie saoudite et la Russie sont favorables à une augmentation de la production qui pourrait atteindre un million de barils par jour, l'équivalent e 1% de l'offre mondiale, mais certains pays de l'Opep, dont l'Iran, ont exprimé leur opposition à une initiative susceptible de faire nettement baisser le prix du baril.

(Édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand