L'Union européenne a dévoilé fin 2017 une initiative surnommée "Airbus des batteries" visant à reprendre la main sur une technologie où l'Asie est actuellement en situation de quasi-monopole.

"Nous y sommes favorables (et) il s'agit simplement qu'on se mette autour de la table pour qu'on comprenne où il y a un plan économique qui tient la route. Il faut que cela fasse du sens économique", a déclaré Jean-Dominique Senard, président de Renault, au cours d'une audition de la Commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale.

La veille, cette fois au Sénat, le directeur général de Renault Thierry Bolloré avait précisé que la participation de Renault pourrait prendre la forme d'un investissement financier.

Un sommet de l'alliance de la batterie est programmé jeudi à Bruxelles. Il existe actuellement deux projets de consortiums européens, un autour de Saft, Siemens et PSA notamment, un autre entre l'Allemagne et huit autre pays européens autour de BMWG, BASF et Varta principalement.

Le suédois Northvolt et l'allemand Volkswagen travaillent également de leur côté sur un projet de batterie.

"Nous avons perdu une grande bataille (et) je n'imagine pas que l'Europe reprenne un semblant de souveraineté dans ce domaine, sauf à favoriser massivement la recherche sur le sujet pour que nous puissions très vite atteindre les nouvelles générations de batteries", a-t-il ajouté.

Pour gagner en coût et en densité énergétique sur les actuelles batteries au lithium-ion, les chercheurs travaillent sur des cathodes moins riches en cobalt ainsi que sur des batteries à électrolyte solide, et non plus liquide.

(Gilles Guillaume, édité par Jean-Michel Bélot)