SINGAPOUR - Donald Trump a réitéré cette nuit dans une série de tweets ses critiques contre le Canada et son Premier ministre, Justin Trudeau, tout en menaçant les Européens de ne plus assurer leur sécurité s'ils n'augmentent pas leurs dépenses militaires et n'acceptent pas un rééquilibrage des échanges commerciaux avec les Etats-Unis.

Quelques heures après son arrivée à Singapour pour un sommet prévu demain avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, le président américain est revenu sur sa décision de retirer sa signature au bas du communiqué final du sommet du G7 au Québec.

"Les actes de Justin (Trudeau) font mal quand ils sont exprimés à voix haute", a écrit Donald Trump sur Twitter, avant d'évoquer sans plus de précision un document dans lequel les autorités d'Ottawa auraient selon lui "fanfaronné" à propos de leur excédent commercial avec les Etats-Unis.

Le président américain s'en est ensuite pris aux Européens qui "rient" de voir Washington financer à fonds perdus leur sécurité. "Les Etats-Unis paient la quasi totalité du coût de l'Otan - protégeant les mêmes pays qui nous volent sur le commerce", a tempêté Donald Trump.

"On protège l'Europe (ce qui est bien) pour un coût financier élevé, et après on se fait matraquer injustement sur le commerce. Ça va changer!"

"L'Union européenne a un excédent commercial de 151 milliards de dollars (avec les Etats-Unis). Elle devrait payer bien plus pour sa sécurité", a poursuivi le président américain en s'en prenant spécifiquement à l'Allemagne.

Quelques heures plus tôt, la chancelière allemande Angela Merkel avait regretté la volte-face de Donald Trump au G7 et annoncé que l'Union européenne allait elle aussi réagir aux nouveaux droits de douane américains. "Nous n'allons pas nous laisser escroquer encore et encore, nous allons donc agir", a-t-elle promis sur un ton d'une fermeté inhabituelle.

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SINGAPOUR - Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un sont arrivés hier à Singapour, deux jours avant leur rencontre historique qui pourrait lancer la dénucléarisation de la Corée du Nord et sortir le pays de son isolement.

Le président américain a atterri à la base aérienne de Paya Lebar à bord d'Air Force One, en provenance du Canada. Il a été accueilli à sa descente d'avion par le ministre singapourien des Affaires étrangères, Vivian Balakrishnan, comme Kim Jong-un l'avait été, auparavant.

Interrogé par un journaliste sur son sentiment au sujet de la rencontre de mardi, Donald Trump a répondu d'un laconique "très bien".

L'issue du sommet Trump-Kim est incertaine, mais leur simple rencontre, sur l'île de Sentosa, sur la côte sud de l'île-Etat, relève de l'Histoire. Les Etats-Unis et la Corée du Nord étant ennemis depuis la guerre de Corée (1950-1953), aucun président américain ne s'est jamais entretenu avec un dirigeant nord-coréen de visu ou même par téléphone.

Les deux hommes ont rendez-vous demain à 09h00 (01h00 GMT la nuit prochaine) au Capella, un palace parmi les plus luxueux de Singapour.

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BAGDAD - Le premier ministre irakien a dénoncé un complot après l'incendie qui s'est déclaré sur le site où était entreposée la moitié des urnes utilisées à Bagdad lors des législatives du 12 mai, qui doivent faire l'objet d'un nouveau dépouillement à l'échelle nationale.

Selon le ministère de l'intérieur, un seul des quatre entrepôts du site a été touché. Les urnes ont ensuite été transportées en lieu sûr, a-t-on annoncé à la télévision publique. L'incident risque de jeter une nouvelle ombre sur un scrutin dont les résultats et la validité étaient déjà contestés.

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ROME - Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini a refusé hier qu'un navire humanitaire transportant plus de 600 migrants recueillis en Méditerranée accoste dans un port de la Péninsule et a demandé à Malte de l'accueillir.

La Valette a aussitôt refusé en expliquant ne jouer aucun rôle dans les opérations de sauvetage, ce qui pourrait donner lieu à une crise diplomatique entre les deux Etats-membres de l'Union européenne.

"Malte ne reçoit personne, la France refoule les gens à la frontière, l'Espagne défend ses frontières avec des armes. A partir d'aujourd'hui, l'Italie commencera aussi à dire non à la traite des êtres humains, non à l'immigration clandestine", écrit le ministre issu de la Ligue, parti d'extrême droite, sur Facebook.

Plus de 600.000 migrants ont atteint l'Italie par bateau depuis 2013. Les arrivées ont reculé de 85% depuis le début de l'année grâce aux accords conclus par le gouvernement italien précédent pour empêcher les départs des côtes libyennes, mais les sauvetages se sont à nouveau multipliés ces derniers jours.

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MADRID - Des dizaines de milliers de personnes ont formé une chaîne humaine de plus de 200 kilomètres au Pays basque espagnol pour réclamer le droit de voter sur l'indépendance de leur région.

Le référendum du 1er octobre dernier sur l'indépendance en Catalogne et la déclaration unilatérale d'indépendance qui en a résulté se sont terminés par la mise sous la tutelle directe du gouvernement central de Madrid et l'arrestation d'un certain nombre de personnes.

L'ancien Président du gouvernement, le conservateur Mariano Rajoy, a été vivement critiqué pour la manière dont il a traité la crise catalane. Il a été évincé par le socialiste Pedro Sanchez à la faveur d'une motion de censure le 1er juin. A son arrivée à la présidence du gouvernement, Pedro Sanchez a appelé à de nouvelles discussions avec les dirigeants catalans.

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PARIS - Les agriculteurs ont commencé hier à bloquer raffineries et dépôts de carburant en France à l'appel des syndicats FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA), pour protester contre l'importation de produits agricoles ne respectant pas les mêmes normes qu'eux.

Ce mouvement a été déclenché par l'autorisation donnée au groupe pétrolier Total TOTF.PA d'importer de l'huile de palme pour faire tourner sa raffinerie de biocarburants de La Mède, dans les Bouches-du-Rhône.

"Mais la réalité, c'est depuis six mois la signature d'accords commerciaux scélérats qui laissent venir des produits (...) qui ne respectent pas les mêmes conditions de production que les produits français", a expliqué la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, à franceinfo.

Hier en fin d'après-midi, une trentaine de tracteurs et environ 150 agriculteurs, selon la FNSEA, bloquaient ainsi le dépôt pétrolier de Vatry, dans la Marne.

A 22h00, plusieurs dizaines d'agriculteurs ont également commencé à bloquer les entrées de la raffinerie de La Mède, censée reprendre ses activités cet été après 275 millions d'euros d'investissements pour la convertir aux biocarburants.

A 23h30, neuf sites étaient bloqués ou en passe de l'être, dont les raffineries Total de Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), Grandpuits (Seine-et-Marne) et Feyzin, près de Lyon, selon un porte-parole de la FNSEA contacté par Reuters, ainsi que les dépôts de Strasbourg et Toulouse.

Quatre autres sites devaient suivre dans la nuit, notamment à Dunkerque et en Ile-de-France, et la raffinerie de Donges, en Loire-Atlantique, dans la matinée.

Au total, ce sont 14 sites que la FNSEA et JA envisagent ainsi, à ce stade, de bloquer avec des dizaines de tracteurs et des centaines d'agriculteurs qui se relaieront, explique-t-on à la FNSEA, où l'on précise que le mouvement est programmé pour le moment pour "trois jours renouvelables".