C'est le retour du verre à moitié vide. Depuis le début du printemps, le Covid-19 est sous contrôle, l'explosion du chômage est passagère, la dette publique sera traitée plus tard, le principe d'une année économique perdue en 2020 est acquis et le focus s'est déplacé sur la nette reprise de 2021. Depuis hier, le Covid-19 est peut-être en train de resurgir, l'explosion du chômage est inquiétante, la dette publique est nocive, le principe d'une année économique perdue en 2020 est peut-être plus grave que prévu et le focus s'est déplacé sur la vigueur de la reprise 2021.

Dans un sens comme dans l'autre, il faut se hâter lentement de sombrer dans la caricature au moindre revirement. Il me semble que l'origine du trou d'air de la veille est très Etasunien et avant tout sanitaire. Les commentaires de la Fed sur les perspectives économiques n'ont fait que confirmer ce que tout le monde savait déjà : les prochains trimestres seront douloureux au niveau économique et la visibilité est encore faible. Le pays, aux prises avec de vieux démons, vient de découvrir que sa réponse décousue au Covid-19 risquait de provoquer plus de dégâts que prévu. Sans faire de psychologie de comptoir (ou juste un peu), les Etats-Unis n'écoutent jamais le reste du monde. Cela dit, d'autres pays n'écoutent pas non plus, ou tardivement, puisque tout le monde voit midi à sa porte.

Pour autant avec le Covid, il se passe aux États-Unis ce qui s'est passé ailleurs, du moins dans les grandes séquences. Ainsi, se pose la question de la seconde vague de contamination, comme elle s'est posée notamment en Asie et en Europe. La différence – même si on peut polémiquer sur certains points – c'est que les mesures prises sur ces deux continents ont été beaucoup plus rationnelles que celles qui ont été adoptées aux États-Unis, où les Etats fédérés ont monté des dispositifs à géométrie très variable. Le virus réaccélère là où les efforts étaient faibles ou là où ils se sont relâchés trop tôt. C'est une surprise qui n'en est pas une. D'ailleurs, suivant ce schéma, le Brésil doit se préparer à des lendemains difficiles.

La bonne nouvelle, c'est qu'un peu de discipline et de leadership semblent permettre de juguler l'épidémie, jusqu'à preuve du contraire. Quant aux indices mondiaux, ils méritaient sans doute une purge après les excès récents. Ce matin, les places financières asiatiques clôturent leur semaine dans le rouge, mais sans perdre leur sang-froid et les "futures" américains sont nettement haussiers. Mais le retour de la nervosité des investisseurs peut rapidement changer la donne. Le CAC40 perdait 1% à 4770 points à l'ouverture.

Les temps forts économiques du jour

La lecture finale de l'inflation de mai en France (8h45) sera suivie de la production industrielle européenne (11h00) et de l'indice préliminaire de confiance des consommateurs américains de l'Université du Michigan (16h00).

L'euro a reculé à 1,1289 USD. L'once d'or est ferme à 1726 USD. Le pétrole enregistre un net reflux à 37,90 USD le Brent et 35,53 USD le WTI. Le rendement de la dette américaine à 10 ans recule à 0,69%. Le Bitcoin se reprend après avoir reculé hier, à 9352 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Dart Group : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 1570 à 1050 GBp.
  • DSV : Goldman Sachs passe de neutre à achat en visant 869 DKK.
  • FACC : Berenberg démarre le suivi à la vente en visant 5,90 EUR.
  • Genmab : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 1950 à 2400 DKK.
  • LVMH : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 360 à 380 EUR.
  • On the Beach : Jefferies passe d'acheter à conserver avec un objectif de cours réduit de 490 à 330 GBp.
  • Philips : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 39 à 46 EUR.
  • Rheinmetall : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 94 à 100 EUR.
  • Safran : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 115 à 118 EUR.
  • Teleperformance : Morgan Stanley passe de surpondérer à pondération en ligne en visant 220 EUR.
  • TUI AG : Jefferies reste à sousperformance avec un objectif de cours réduit de 6,90 à 2,80 EUR.
  • Ultra Electronics : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 2000 à 2100 GBp.

L’actualité des sociétés

En France

Teleperformance va remplacer Sodexo au sein du CAC40 à compter du 22 juin, tandis qu'Europcar, Quadient et Verallia sortent du SBF120 au profit d'Albioma, Neoen et Robertet. Les enchères pour l'attribution des fréquences 5G restant à attribuer en France auront lieu entre le 20 et 30 septembre, a officialisé l'Arcep, qui proposera 11 blocs de 10 MHz à un prix plancher de 70 M€ pièce. Technicolor va solliciter l'ouverture d'une procédure de sauvegarde financière accélérée pour faciliter la restructuration de sa dette, en particulier pour réduire le taux de consentement nécessaire de ses créanciers pour une telle opération. Rubis et Verallia proposent le paiement de leur dividende 2019 en action ou en numéraire. Albioma remporte 2,9 MWc de projets solaires en France métropolitaine. Interparfums et Moncler signent un accord de licence exclusif dans les parfums et les cosmétiques. Valneva a racheté et annulé ses actions de préférence, comme prévu. Latécoère, ABC Arbitrage, Sofragi, Groupe Tera, Ingenico, Foncière 7 Investissement, Metabolic Explorer, Néovacs, Clasquin, Genfit, MRM, La Foncière Verte, Mauna Kea, Gevelot ont communiqué sur leurs assemblées générales. Oeneo a publié ses comptes.

Dans le monde

Nestlé songe à se séparer de ses Eaux les moins stratégiques en Amérique du Nord, notamment Pure Life, pour se concentrer sur ses marques internationales ou haut de gamme. Boeing a demandé à son principal fournisseur, Spirit Aerosystems, de geler la production de composants pour le B737Max, afin d'éviter de créer un embouteillage de production. Sony a dévoilé ce matin plus d'une vingtaine de titres exclusifs sur la future PS5. Hertz Global Holdings a beau être en faillite, la société lance une augmentation de capital. Chris Cox, ex-bras droit de Mark Zuckerberg chez Facebook, revient au bercail un an après avoir quitté l'entreprise pour des désaccords avec son patron. British Airways (International Consolidated Airlines) va vendre une dizaine d'œuvres d'art qui ornent aujourd'hui les bureaux de ses cadres dirigeants pour améliorer sa trésorerie. En Belgique, Belfius et Proximus vont proposer une offre digitale intégrée. Les conducteurs de VTC comme Uber Technologies et Lyft seront désormais considérés comme des salariés selon la nouvelle loi californienne sur les travailleurs précaires. Novo Nordisk rachète Corvidia à ses actionnaires, notamment Sofinnova et HBM Healthcare, pour 725 M$ de paiement initial et un montant global pouvant atteindre 2,1 Mds$ en fonction des développements. Valora lance un avertissement sur ses objectifs 2020, à cause de la crise du coronavirus. Siemens fait appel à Total pour développer des modes de production de gaz naturel liquéfié (GNL) à faible émission de carbone. Lululemon recule post-séance après des trimestriels en berne, à l'inverse d'Adobe, dont les résultats sont bien accueillis malgré l'abandon des objectifs 2020. Millicom et International Finance vendent 4% d'Helios Towers à 150 GBp pièce. Takeda Pharmaceutical cède à Celltrion des actifs, notamment OTC, pour 278 M$.

Lectures :