* Elle brigue l'investiture démocrate pour le scrutin de 2016

* Elle se concentrera sur le thème des inégalités économiques

* Obama estime qu'elle ferait une "excellente présidente"

par Jonathan Allen

NEW YORK, 12 avril (Reuters) - En annonçant pour la seconde fois sa candidature à l'investiture démocrate pour la présidentielle américaine, Hillary Clinton tentera une nouvelle fois dimanche de briser ce qu'elle considère comme le très dur "plafond de verre" qui empêche les femmes d'accéder à la magistrature suprême.

Hillary Clinton, qui avait perdu la course à l'investiture en 2008 face à un Barack Obama champion dans l'art d'utiliser internet et les nouveaux outils de communication, donnera le coup d'envoi de sa campagne pour 2016 en vidéo et sur les réseaux sociaux, indique un démocrate au fait de ses projets.

Elle se rendra ensuite dans la semaine dans l'Iowa, où doit commencer début 2016 la bataille pour les primaires.

L'épouse de l'ancien président démocrate Bill Clinton (1993-2001), a pour elle une solide expérience politique. Elle a été sénatrice de l'Etat de New York pour deux mandats à partir de 2001, puis chef de la diplomatie américaine (secrétaire d'Etat) sous Barack Obama entre janvier 2009 et février 2013.

Sa campagne devrait être axée sur le thème des inégalités économiques et sur la nature historique de son combat : si elle est élue en novembre 2016, l'ex-Première dame deviendra la première femme présidente des Etats-Unis.

Si le but d'Hillary Clinton est bien d'ouvrir aux femmes la porte de la Maison blanche, sa campagne ne se fera pas sur sa personne, mais autour du "citoyen ordinaire", a souligné samedi son directeur de campagne Robby Mook dans un point de situation.

"Nous sommes humbles: nous ne considérons rien comme acquis d'avance; nous n'avons pas peur de perdre, nous irons chercher chaque voix que nous pouvons gagner. Nous savons que cette campagne se gagnera sur le terrain, dans les Etats", dit-il dans le même point, qui a pour titre : "Nous sommes Hillary pour l'Amérique".

LE COMPLIMENT D'OBAMA

De nombreux démocrates attendent l'annonce de dimanche depuis ce jour de juin 2008 où Hillary Clinton s'est retirée de la primaire démocrate pour se ranger derrière la candidature de Barack Obama en regrettant de n'avoir pu percer "cette fois-ci le plafond de verre le plus élevé et le plus dur".

Samedi, au sommet des Amériques, le président Obama lui a apporté un soutien marqué. Il a déclaré lors d'une conférence de presse que son ancienne secrétaire d'Etat et "amie" ferait "une excellente présidente". (voir )

Au vu des enquêtes d'opinion, l'ex-Première dame dispose d'une belle avance sur ses potentiels rivaux démocrates qui devraient de toutes façons être peu nombreux à se lancer dans la course.

Selon un sondage Reuters-Ipos, l'ex-sénatrice est soutenue par plus de 60% des démocrates. La sénatrice Elizabeth Warren du Massachusetts, qui dit ne pas avoir l'intention de se présenter, arrive loin derrière en deuxième position à 18%.

Ses principaux concurrents pourraient être l'ancien gouverneur du Maryland Martin O'Malley et l'ancien sénateur de Virginie Jim Webb, crédités chacun de moins de 10% de soutiens dans les sondages.

Dans le camp républicain, les candidats à l'investiture se bousculent. Les sénateurs Ted Cruz du Texas et Rand Paul du Kentucky ont été les premiers à se lancer officiellement dans la primaire. Le sénateur Marco Rubio de Floride doit les rejoindre lundi.

Malgré le soutien dont elle bénéficie et sa cote de popularité, Hillary Clinton devra calmer la polémique concernant l'utilisation de son adresse mail personnelle dans le cadre de son travail quand elle était secrétaire d'Etat. Les républicains disent y avoir vu le signe d'un penchant pour le secret. Elle a indiqué qu'elle avait utilisé un compte unique pour le côté pratique de la chose, mais qu'elle n'avait ce faisant contrevenu à aucune règle. (Avec Emily Flitter; Danielle Rouquié pour le service français)