par David Morgan et Moira Warburton

WASHINGTON, 1er mai (Reuters) - L'élue américaine conservatrice Marjorie Taylor Greene a annoncé mercredi qu'elle allait réclamer un vote de destitution du président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, pourtant issu de son Parti républicain, lequel pourrait ainsi connaître une période de chaos à six mois de l'élection présidentielle aux Etats-Unis.

Donald Trump, qui sera investi candidat du Parti républicain pour la présidentielle de novembre, a publiquement apporté son soutien à Mike Johnson et jugé "malheureuse" la menace d'une destitution.

"Mike Johnson n'est pas qualifié pour ce poste, il n'a cessé d'en apporter la preuve", a dit Marjorie Taylor Greene à des journalistes, précisant qu'elle réclamerait un vote de destitution la semaine prochaine.

Fait inédit dans l'histoire politique américaine, la Chambre des représentants a déjà écarté son président en octobre dernier, en l'occurrence Kevin McCarthy, jugé trop conciliant par la frange la plus radicale des élus républicains qui ont ainsi provoqué une paralysie institutionnelle.

Les républicains, qui disposent d'une courte majorité de 217 élus contre 212 aux démocrates à la Chambre, sont toutefois divisés sur cette initiative.

Les dirigeants démocrates ont pour leur part déjà déclaré qu'ils s'efforceraient de faire échouer la tentative de Marjorie Taylor Greene, mais on ignore dans quelle mesure leurs élus accepteront de participer à une mission de sauvetage d'un président de la Chambre issu de leurs adversaires politiques.

Marjorie Taylor Greene reproche à Mike Johnson d'avoir fait voter des textes budgétaires avec davantage de soutien démocrate que républicain. (Rédigé par David Morgan, version française Bertrand Boucey, édité par Jean Terzian)