ROME, 5 août (Reuters) - La police italienne a annoncé vendredi l'arrestation de huit personnes soupçonnées d'avoir falsifié des documents officiels pour faire entrer illégalement des migrants en Europe, précisant que le chef du groupe avait prêté allégeance à l'organisation Etat islamique (EI).

Une entreprise de textile du nord de Naples a fourni aux huit passeurs, qui ne sont pas de nationalité italienne, des contrats et factures falsifiés afin d'obtenir des visas de travail pour des migrants en situation irrégulière, a détaillé la police italienne dans un communiqué.

Le leader du groupe, Mohamed Kamel Khemiri, un Tunisien de 41 ans, a déjà été arrêté pour trafic de drogue. Il fait l'objet d'une enquête pour ses liens avec le terrorisme, a indiqué la police.

En examinant son activité sur internet et sur les réseaux sociaux, les enquêteurs ont établi qu'il s'était progressivement radicalisé. Il a notamment loué les attaques du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, qui ont fait 130 morts.

"Cette enquête montre qu'il y a un risque que des personnes proches des djihadistes puissent aussi être à la tête de réseaux de passeurs", a indiqué Franco Roberti, procureur anti-terroriste italien, à l'agence de presse AGI.

Mercredi, l'Italie a annoncé qu'elle enquêtait sur la possible implication de l'EI dans l'organisation des traversées de milliers de migrants en Méditerranée.

Depuis début 2014, plus de 420.000 migrants ont atteint les côtes italiennes depuis l'Afrique du nord. (Steve Scherer, Laura Martin pour le service français)