L'home d'affaires raconte, avec de nombreux détails, ses premiers contacts avec la France, qui remontent au début de la Seconde Guerre mondiale. Pour rendre visite à des cousins éloignés, il est contrait de prendre d'abord un tram, puis « un engin à vapeur » avant de finir à pied.

Quelques années plus tard, ses affaires l'obligeront à effectuer une véritable « navette » entre Charleroi et Paris. « C'était mon époque sidérurgique : je siégeais aux conseils d'administration des Hauts-Fourneaux de la Chiers, des Aciéries de Neuves-Maisons, des Forges de Haironville, des usines de Châtillon-Commentry ou encore de Biache-Saint-Vaast pour ne citer que ceux-là. »

Il acquiert alors un appartement à Paris, avenue Foch (XVIème arrondissement), qu'il occupe toujours aujourd'hui. L'été, c'est à Saint-Tropez qu'il se repose. C'est d'ailleurs dans le village varois qu'il fera la connaissance de Bernard Arnault.

Le vin, sa passion
Albert Frère s'attarde un peu plus loin sur le vin, « une passion » dont la première véritable émotion remonte aux années 50, autour d'un verre de Mouton Rothschild 1945. « Ce fut une révélation ! », s'exclame-t-il. L'œnologie « dépasse largement le stade des travaux pratiques, autrement dit de la dégustation qui est le plaisir ultime, bien entendu. » Il participe à des dégustations de grands crus avec son autre ami, Elie de Rothschild.

Le rachat du château Cheval Blanc, une opération judicieuse
Toujours dans le monde viticole, Albert Frère revient sur l'acquisition, aux côtés de Bernard Arnault, du château Cheval Blanc, « réalisée à un moment particulièrement opportun, à la veille d'une revalorisation sensible des domaines de haut niveau. Cheval Blanc affiche un return tout à fait satisfaisant par rapport à son prix d'achat, même sans tenir compte d'une plus-value latente et répond bien sûr à des exigences de rentabilité comme tout autre investissement. Il présente, en outre, un profil de risque particulièrement réduit sur longue période et me paraît avoir sa place dans un patrimoine équilibré. »