La sortie de CNP, le fonds d'Albert Frère, du capital d'Entremont n'aura pas été de tout repos, avec notamment la candidature avortée de Lactalis. Depuis plusieurs mois, la cession des parts de CNP dans Entremont (63,5%) à la coopérative Sodiaal est pourtant soutenue au plus haut niveau de l'État, Albert Frère étant proche de Nicolas Sarkozy. En outre, le ministre de l'Agriculture, Bruno le Maire, souhaite depuis longtemps « une solution industrielle définitive » pour le troisième opérateur laitier en France.

C'est justement le président de la République qui a annoncé la nouvelle à Gérard Budin, président de Sodiaal Union, en marge de sa visite matinale au Salon international de l'agriculture, le 6 mars dernier. « La reprise d'Entremont Alliance par Sodiaal est une bonne opération, elle est sur la bonne voie. » La future entité finalise actuellement son tour de table (où ne devrait pas figurer l'homme d'affaires belge) avec les banques. Les éleveurs Entremont participeront au capital à hauteur de 2 000 euros par an, pendant cinq ans. Ils bénéficieront d'un soutien de Sodiaal. Albert Frère n'est sans doute pas fâché de quitter Entremont, qui traîne une lourde dette de 36 millions d'euros.

Albert Frère veut vendre Belgian Icecream Group
De son côté, la future entité ne manque pas d'ambitions. « Nous allons créer un pôle coopératif puissant, réalisant 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires, qui sera le quatrième pôle de collecte européen, avec 4 milliards de litres de lait. Outre Lactalis, nous serons le seul groupe multimétier du lait en France, présent sur le lait en bouteille et en poudre, les fromages, les yaourts, le beurre et le sérum », annonçait il y a quelques jours le président de Sodiaal, Claude Sendowski (Lefigaro.fr, 15/02).

Pour sa part, Albert Frère s'attèle maintenant à la vente de Belgian Icecream Group, filiale de la CNP, qui rassemble notamment les glaces IJsboerke. Selon Trends.be (08/03), l'investisseur belge a chargé la banque d'affaires Leonardo (dont il détient 19,5% du capital) de trouver un acquéreur. Parmi les noms avancés figurent Unilever (qui détient Ben & Jerry's) et Nestlé (Häagen-Dazs, Mövenpick).