Arnaud Lagardère était le patron opérationnel du JDD, il en deviendra à partir de 2012 le seul et unique actionnaire, selon un accord signé en ce sens l’an dernier avec Serge Dassault, patron du groupe Figaro. Cela ne change donc pas grand-chose pour l’actuel propriétaire, à la seule différence qu’il aura désormais l’entière responsabilité du succès ou de l’échec de la nouvelle formule qui se profile pour l’hebdomadaire, ou plutôt le célèbre quotidien du dimanche.

Dès le dimanche 6 mars, les lecteurs pourront, en effet, découvrir la transformation éditoriale du JDD. Quatre axes seront privilégiés : l’actualité chaude, la politique, l’approfondissement de sujets à travers enquêtes et grands entretiens, et une nouvelle section consacrée aux loisirs. La parution le samedi, décidée pour pallier à la fermeture de la moitié des points de vente habituels le dimanche, a par ailleurs été abandonnée car elle n’a pas apporté de nouveaux lecteurs.

Afin d’améliorer sa distribution, Arnaud Lagardère a en fait choisi un autre levier : un accord de distribution avec le groupe de Marie-Odile Amaury, propriétaire du Parisien Dimanche, un concurrent ! Concrètement, le JDD aura accès aux points de vente mis en place pour la distribution de l’édition dominicale du Parisien (marchés, commerces de proximité, vendeurs ambulants). Au total, 500 points de vente supplémentaires sont visés, soit 25% de plus qu’actuellement.

Autre changement majeur : la transformation du journal en format « grand tabloïd », plus petit que le format actuel et imprimé tout en couleur. La pagination sera également augmentée et pourra atteindre jusqu’à 64 pages. Autant d’arguments qui devraient plaire aux annonceurs (la publicité représente plus de la moitié du chiffre d’affaires du JDD). Signalons par ailleurs que le journal, qui a quitté l’imprimerie du Monde, est depuis peu imprimé en province par le groupe Amaury et par la société Riccobono.

Après son changement de format en 1999, c’est seulement la deuxième fois que le JDD change de peau. Les ventes (260 000 exemplaires en moyenne chaque semaine, soit 1,2 million de lecteurs) se sont quelque peu érodées en 2010, mais Bruno Lesouëf, directeur des publications de la division médias et audiovisuel du groupe Lagardère, vise l’équilibre dès cette année ou l’année prochaine. Le prix de vente reste identique, à 1,30 euros.