Thomas Boone Pickens pousse Obama à se lancer dans les énergies propres
Le roi des pétroles texan, à la tête de BP Capital Management, en a assez du primat du pétrole et le fait savoir. Alors que la réforme du système de santé américain a du plomb dans l'aile, il exhorte Obama et les sénateurs à lancer un plan d'envergure en faveur des énergies propres.
Il est vrai que Pickens a sacrément souffert de la baisse des prix de l'or noir : depuis juillet 2008 et le pic du prix du baril, sa fortune serait passée de 3 à 1,5 milliards de dollars. C'est pourquoi il redéploye sa stratégie en direction des énergies propres, éoliennes et gaz naturel en tête.
Une opportunité à saisir d'urgence
Le milliardaire s'emploie donc à convaincre sénateurs, aussi bien démocrates que républicains, de l'urgence à légiférer. Son plan est simple : il consiste à favoriser fiscalement le gaz naturel et l'énergie éolienne produits aux Etats-Unis, afin de ne plus être pieds et poings liés au pétrole étranger. Sa nouvelle marotte ? Remplacer les flottes de voitures et camions roulant à l'essence par des véhicules consommant du gaz naturel (GNV). Avec un rien d'emphase, il baptise d'ailleurs ce plan le « NAT GAS Act ». Il précise au passage que 70% du pétrole importé est utilisé par les 250 millions de véhicules possédés par ses compatriotes.
La déroute des démocrates au Massachussetts lui offre une opportunité de voir ses requêtes revenir sur le devant de la scène. Obama fait désormais face à une minorité de blocage républicaine au Sénat et sa réforme du système de santé, contestée à droite, ne passera donc plus comme une lettre à la poste. Pour lui, c'est le moment de changer de priorité et les énergies renouvelables offrent une chance unique au président américain de sauver la face. Ses soutiens au Sénat sont connus et ils ne sont pas les derniers à relayer le message du milliardaire.
Malgré son nom de dessin animé, T. Boone Pickens est très sérieux : les réserves américaines de gaz, grâce aux nouvelles techniques de forage, représenteraient un siècle de consommation domestique. Avec l'entregent qu'on lui connait, l'Opep a du souci à se faire...