Chose promise, chose due ! Le fonds Fairholme Capital, piloté par Bruce Berkowitz, détient désormais 18,2% du capital d’AIG, ce qui en fait le premier actionnaire non-gouvernemental de l’assureur américain. Deux autres acteurs privés, à savoir Blackrock et Franklin Resources, se sont également renforcés au capital, signe que l’ancien géant américain de l’assurance recommence à séduire les investisseurs.

Soutenu par un plan de sauvetage de 182 milliards de dollars pendant la crise financière par le Trésor américain, qui détient encore les trois quarts des titres du groupe, AIG vient ainsi de publier un bénéfice net de 1,8 milliard de dollars au titre du 2ème trimestre, après avoir enregistré une perte de 2,6 milliards il y a un an sur la même période.

Raison de cette embellie : la participation juteuse de 33% d’AIG dans l’assureur asiatique AIA (introduit en Bourse à Hong Kong il y a quelques mois), qui a permis d’engranger 1,5 milliard de dollars de juste valeur (fair value). Cette manne a permis de compenser les résultats opérationnels en retrait d’AIG dans son cœur d’activité, l’assurance-dommage et l’assurance-vie et retraite.

Bruce Berkowitz n’a jamais fait mystère de son intention de devenir un actionnaire incontournable d’AIG, notamment quand l’Etat commencera à se désengager. Les valeurs financières (Bank of America et Citigroup notamment) représentent d’ailleurs, avec ses participations dans le domaine de la santé (Pfizer), la plus grosse partie de son portefeuille.

Mais notre baron a d’autres fers au feu. Il a ainsi initié une ligne de 3,6% dans Cisco Systems, spécialiste des serveurs, un domaine assez inhabituel pour Fairholme. Pour financer ses investissements dans Cisco et AIG, Bruce Berkowitz a revendu certaines positions, dans Spirit AeroSystems, RSC Holdings et Winthrop Realty Trust.