Le magistrat a refusé d'examiner en urgence la plainte de Carl Icahn qui estime que le groupe a trompé ses actionnaires en acceptant une offre de retrait de cote qu'il juge sous-évaluée.

L'homme d'affaires activiste voulait faire capoter l'organisation d'un vote d'actionnaire prévu le 12 septembre prochain. Il souhaite qu'une assemblée générale soit organisée afin d'y plaider sa cause et de débarquer le conseil d'administration du géant de l'informatique.

L'objectif de cette campagne est surtout de contraindre Michael Dell et son partenaire, le fonds Silver Lake, à proposer une offre révisée à la hausse.

Ce conflit vient brouiller encore l'image d'un groupe qui entendait il y a quelques années encore dominer le monde de l'informatique avant d'être rattrapé par l'effondrement du marché du PC, sévèrement concurrence par celui des tablettes et des smartphones.

Michael Dell, qui selon la légende a fondé le groupe dans sa chambre d'étudiant en 1984, entend retirer l'entreprise de la cote pour la restructurer à l'abri du regard de Wall Street et la transformer en prestataire de services informatiques, à l'instar d'IBM ou de Hewlett-Packard.

Face à l'opposition acharnée de Carl Icahn, qui détient 8,9% du capital, il a dû relever son offre par deux fois pour s'assurer du soutien des autres actionnaires.

Depuis 2008, Dell a investi quelque 13 milliards de dollars dans sa diversification, via des acquisitions dans les logiciels et les réseaux entre autres. Mais le groupe reste largement tributaire des PC, qui représentent encore la moitié de son chiffre d'affaires.

Or le marché mondial des PC décline depuis trois ans et devrait encore reculer de 7% cette année et de 4,5% en 2014, selon les analystes de CLSA.

Boston Consulting Group, le cabinet de conseil engagé par le conseil d'administration de Dell pour évaluer l'offre de rachat, estime quant à lui que le chiffre d'affaires du groupe continuera de baisser jusqu'en 2016.

Dell a annoncé jeudi soir une stabilisation de son chiffre d'affaires au deuxième trimestre, mais son bénéfice a encore reculé, pour tomber à 204 millions de dollars, contre 732 millions il y a encore un an.

Dave Warner, Nicolas Delame pour le service français