Le conseil de surveillance « se tient aux côtés de l'équipe pour poursuivre le redressement du journal et mettre en œuvre le plan stratégique proposé par sa direction », indique un communiqué.

C'est en janvier 2005 qu'Edouard de Rothschild débarque en sauveur. Il participe au renflouement du journal, dont les ventes s'effritent. Dix-huit mois plus tard, il pose comme condition à une nouvelle recapitalisation le départ de l'emblématique Serge July, et du directeur général de Libération, Louis Dreyfus. Serge July quitte le quotidien en juin 2006, marquant un tournant dans l'histoire du journal fondé par Jean-Paul Sartre en 1973.

Choqué par ce double départ, Bernard Lallement, premier administrateur-gérant du quotidien, se fend d'une tribune dans Le Monde dans laquelle il déplore la fin d'une époque, déclarant, à l'adresse d'Edouard de Rothschild : « L'argent n'a pas d'idées ». Réplique de l'intéressé : « Libération a besoin d'aides et de supports moraux, intellectuels et financiers. Libération n'a pas besoin de requiem ». Ambiance...

Nouvelle baisse des ventes de Libération en 2008
La nomination d'Edouard de Rothschild, qui détient 38,8% du capital de Libération, était « une solution » que Laurent Joffrin, directeur du journal, « souhaitait depuis longtemps ». « Nous allons continuer à travailler ensemble, et malgré toutes les rumeurs, je reste à Libération, car le travail de redressement n'est pas terminé », a-t-il confié au Monde (16/03). Cette nomination a toutefois été accueillie avec un certain scepticisme, croit savoir le quotidien du soir.

Ce changement intervient au moment où l'EPIQ vient de publier les chiffres d'audience de la presse écrite. Or, la situation n'est guère réjouissante pour Libération, dont le lectorat a encore reculé de 0,67% entre juin 2007 et juin 2008, à 884 000 fidèles, loin derrière L'Equipe (plus de 2,5 millions de lecteurs), et Aujourd'hui en France-Le Parisien (2,3 millions de lecteurs).

Plus globalement, la presse quotidienne nationale a conquis l'an dernier 1,5 million de nouveaux lecteurs, à 24,3 millions de personnes. Quant à la presse régionale, elle a séduit 449 000 lecteurs supplémentaires sur la période, soit une hausse de 2,6%.