Tawa, détenue à plus de 70% par François Pinault, va débourser 38 millions de livres sterlings pour reprendre les actifs de « run-off » de Swiss Re.

Pour les non-initiés, le run-off est une pratique qui permet de reprendre des portefeuilles d'assurances déficitaires et de renégocier avec les personnes sinistrées les termes du contrat pour en améliorer la rentabilité.

Encore embryonnaire en France, la technique est très largement répandue au Royaume-Uni et aux États-Unis, où les marges transactionnelles en cas de litiges sont nettement plus importantes.

Pour le groupe de François Pinault, le rachat des services de run-off de Swiss Re est une bonne opportunité d'accoster sur le marché américain. Ce dernier est nettement plus ouvert qu'outre-manche, où l'essentiel des contrats d'assurance déficitaires ont déjà été rachetés.

Gilles Erulin, directeur général de Tawa, explique que les assurances ont modifié leur stratégie vis-à-vis du run-off : « plutôt que de chercher à se débarrasser des contrats ne rapportant plus de primes d'assurances, les grandes compagnies préfèrent trouver quelqu'un à qui en confier la gestion ».

Et ce « quelqu'un », vous l'aurez deviné, François Pinault espère que ce sera Tawa.

Et puis, ajoute Gilles Erulin, rien n'interdit une certaine forme d'entrisme : une fois que vous gérez le portefeuille de contrats non-rentables d'une compagnie d'assurance, si celle-ci décide finalement de vendre, vous êtes le mieux placé pour racheter. CQFD.