Depuis trois ans, l'opération menée par Richard Li, fils du milliardaire Li Ka-shing, visant à privatiser Pacific Century Cyber Works Limited (PCCW), est allée de déconvenue en déconvenue. L'annonce du juge en charge du dossier de pousser davantage les investigations pourrait bien conduire à une annulation pure et simple de la transaction. La vente des actions de la compagnie a été suspendue à l'audience de mardi.

La rumeur d'une manipulation des votes a pris de l'ampleur, après que David Webb, un actionnaire activiste connu pour être un critique virulent du milieu des affaires de Hongkong a informé les autorités de régulation d'un courriel anonyme qu'il a reçu et qui faisait mention d'actions offertes à des personnes en échange de leur soutien à l'opération de privatisation.

A la polémique de manipulation s'ajoute un mouvement des salariés de PCCW qui ont défilé le 22 février pour protester contre la suppression de 80 postes et l'introduction d'un congé non rémunéré.

Manipulations et conflits d'intérêts compromettent le projet de Richard Li
Voilà qui devrait dégrader davantage la relation entre Li Ka-shing et ses actionnaires. Une relation mise à mal depuis que Pacific Century Regional Development, contrôlée par Richard Li, a tenté en novembre 2006 de vendre son bloc d'actions dans PCCW. La transaction, estimée à 1,2 milliards de dollars a été massivement rejetée par les actionnaires de Pacific Century Regional lorsqu'ils ont découvert que l'acquéreur des actions n'était autre que Li Ka Shing, le père de ce dernier.

Richard Li a continué de racheter des actions de PCCW à la Bourse de Hong Kong, jusqu'à hauteur de 28%.