En 2002, en raison du potentiel diamantifère de la région du Kalahari central, les Bushmen ont été « gentiment » priés par le gouvernement d'aller chasser le lémurien dans d'autres contrées sauvages. Et le procès qu'ils ont gagné quatre ans plus tard devant la Haute Cour du Botswana, qui a jugé leur expulsion « illégale et anticonstitutionnelle », n'y a rien fait. Contraint de vivre dans des camps, privé de ses terres ancestrales, le peuple nomade a subi l'acharnement des autorités.

Sur son site web, le groupe de Nicky Oppenheimer affirme pourtant avoir interrompu toutes ses opérations dans la région du Kalahari depuis 2004. Et il y a trois ans, le gisement de Gope, qui était alors la propriété de la firme De Beers, a été racheté par la société Gem Diamonds, dirigée par Clifford Elphick. Celui-ci souhaite ardemment obtenir les autorisations nécessaires à la construction d'une mine située à proximité d'une communauté de Bushmen.

En réaction à cette situation, Survival International entend alerter l'opinion publique en manifestant cette semaine en face des enseignes De Beers de Londres et de San Francisco. L'association exhorte les « hommes et les femmes de bonne volonté » à boycotter la destination touristique du Botswana, ainsi que les diamants provenant de ce pays. Plusieurs personnalités, parmi lesquelles l'actrice américaine Gillian Anderson ou l'écrivain britannique Quentin Blake, ont d'ores et déjà répondu à l'appel lancé par Survival.

« L'industrie diamantifère botswanaise est liée au gouvernement comme deux sœurs siamoises. L'opinion devrait tenir compte du fait qu'en dehors de représenter un luxueux témoignage d'amour éternel, les diamants du Botswana sont le symbole de la répression implacable exercée à l'encontre des premiers habitants de l'Afrique australe », a expliqué Stephen Corry, directeur de Survival International.