De Beers, premier producteur de diamants au monde, est détenu à 45% par Anglo American, à 40% par la famille Oppenheimer et à 15% par l'Etat du Botswana. Mais le premier actionnaire a soif d'indépendance et a fait part de son intention de racheter les parts du deuxième, estimées à au moins 3 milliards de dollars. Au mieux 5 milliards.

Nicky Oppenheimer, actuel patron de De Beers, est un actionnaire historique d'Anglo American, groupe minier créé par son ancêtre Ernest en 1917, avec l'aide de la banque américaine JP Morgan. Dix ans après, Ernest mettait d'ailleurs la main sur De Beers. Mais l'influence de la famille dans Anglo commence à sérieusement s'effriter. Aujourd'hui, les Oppenheimer ne détiennent plus que 2% du groupe minier, suite à des prises de bénéfice successives, notamment pour renflouer De Beers.

Dès lors, difficile de résister au raid d'Anglo American, lequel souhaite avoir les coudées franches pour mieux gérer le premier diamantaire de la planète. C'est en tout cas ce que réclame la majorité des actionnaires du géant minier, coté à Londres et en Afrique du Sud. Facteurs aggravants pour Nicky : la crise plombe chaque jour davantage le marché du diamant, une activité de surcroit guettée par la pénurie. L'année dernière, De Beers a ainsi été contraint de lever 1 milliard de dollars auprès des actionnaires pour se refinancer.

Aujourd'hui, il semble donc compliqué pour Nicky Oppenheimer de lutter à armes égales face au géant Anglo, qui a l'avantage de s'appuyer sur des revenus en constante progression, et un cash flow plus que confortable. Alors qu'une scission du groupe de diamants a un temps été envisagée, on semble aujourd'hui se diriger vers un simple rachat de parts, avec comme perspective une intégration pure et simple des activités de De Beers dans Anglo.