PARIS (Agefi-Dow Jones)--Une semaine après la décision de Donald Trump d'engager les Etats-Unis vers une sortie de l'Accord de Paris, Patrick Pouyanné, le PDG de Total, et Larry Fink, le PDG de BlackRock, ont réaffirmé mardi lors de la neuvième conférence annuelle Sharing experiences organisée par L'Agefi et le gérant d'actifs leurs engagements à poursuivre leurs actions en matière de transition énergétique.

"Je fais partie du conseil économique de Donald Trump et j'ai reçu des centaines de lettres appelant à ma démission", a reconnu Larry Fink, mais "je pense qu'il est plus utile d'être à l'intérieur" de ce comité. Le dirigeant du premier investisseur mondial est persuadé que les "lois de la physique" continueront de s'imposer aux décisions politiques, rappelant que la baisse du coût de production de l'électricité solaire constitue aujourd'hui le meilleur outil de promotion du photovoltaïque.

Un point de vue partagé par Patrick Pouyanné: "Je ne suis pas inquiet. Accord de Paris ou non, nous serions tout autant engagés" car "il y a des logiques et des moteurs économiques derrière la transition énergétique". Et dans ce cadre, l'apport des actionnaires institutionnels n'est pas neutre. Les "investisseurs doivent rester engagés", a martelé Larry Fink, notamment en profitant du droit de vote en assemblée générale s'ils ne peuvent pas vendre leurs intérêts notamment en raison de leurs contraintes de portefeuille.

Le PDG de Total a ainsi expliqué avoir décidé de rédiger dès 2015 un rapport annuel sur les engagements et la responsabilité climatiques du groupe en réponse aux demandes formulées en AG par BlackRock auprès des majors britanniques Shell et BP. En contrepartie, Patrick Pouyanné a rappelé que ses actionnaires doivent se montrer patients et accepter que le groupe engage chaque année 1 milliard de dollars de ses cash-flows pour développer une filière dans les énergies renouvelables et le stockage d'électricité.

En revanche, selon le PDG de Total, la décision des Etats-Unis pourrait "avoir un impact sur les économies émergentes, sur la façon dont elles vont s'engager" car l'Accord de Paris "devait permettre de transférer de l'argent entre pays développés et émergents. C'est là où nous devons être vigilants".

-Olivier Pinaud, L'Agefi. ed: ECH

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