PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le groupe pétrolier Total a logiquement souffert au premier trimestre 2020 des conséquences économiques de la crise sanitaire sur le marché mondial des hydrocarbures, avec un prix du pétrole en baisse de 21% entre janvier et mars, à 50 dollars le baril en moyenne.

"Le groupe fait face à des circonstances tout à fait exceptionnelles", reconnait mardi dans un communiqué le PDG de Total, Patrick Pouyanné, entre "la crise sanitaire du Covid-19 qui affecte l'économie mondiale et crée des incertitudes majeures" et la "crise des marchés pétroliers avec un prix du pétrole en très forte chute depuis mars".

Le groupe pétrolier français a ainsi décidé de mettre en place de nouvelles mesures d'économies, en plus de celles annoncées en février au début de la crise pétrolière. Les investissements nets de l'année seront inférieurs à 14 milliards de dollars, "soit une baisse de près de 25% par rapport aux 18 milliards annoncés en février 2020", précise Total. Les investissements dans l'électricité bas carbone seront néanmoins maintenus entre 1,5 et 2 milliards de dollars.

Le programme d'économies sur les coûts opératoires est augmenté à plus de 1 milliard de dollars auquel s'ajoutera une économie de plus de 1 milliard sur les coûts de l'énergie.

Total se montre prudent pour son dividende. "Compte tenu de la solidité des fondamentaux de Total - point mort et gearing (ratio dette nette sur fonds propres, ndlr) bas -, le conseil d'administration a décidé de fixer le premier acompte sur dividende au titre de l'année 2020 à 0,66 euro par action, stable par rapport au premier acompte de 2019", annonce Total. Il est toutefois en baisse de 2 centimes par rapport aux montants payés au titres des troisième et quatrième trimestres 2019 (0,68 euro).

Pour limiter sa consommation de trésorerie, Total proposera à la prochaine assemblée générale du 29 mai "la mise en place de l'option de dividende en actions pour le solde du dividende au titre de 2019". Pour compenser l'effet de dilution potentiel sur le capital de cette mesure, le groupe rappelle qu'il a racheté 0,55 milliard de dollars d'actions en début d'année lorsque les cours du pétrole étaient autour de 60 dollars le baril. Le programme de rachat d'actions a été suspendu début mars.

Résultat net ajusté en baisse de 35% au premier trimestre

Par ailleurs, "compte tenu de la conjoncture difficile à laquelle le groupe fait face et des efforts d'économies demandés à l'ensemble des équipes de Total", Patrick Pouyanné "a proposé de réduire de 25% son salaire fixe pour le reste de l'année 2020 à compter du mois de mai", indique le pétrolier. "Au vu de l'évolution attendue des critères économiques de part variable, la rémunération globale 2020 de Patrick Pouyanné baissera de plus de 30% par rapport à celle de 2019", ajoute le groupe. Les membres du conseil d'administration ont également décidé de renoncer à 25% de leurs jetons de présence à compter de l'assemblée générale. Les membres du comité exécutif ont accepté une baisse de leur salaire fixe de 10% pour le reste de l'année 2020.

Toutes ces mesures visent à compenser l'impact de la baisse des cours du pétrole sur les résultats. Au premier trimestre, le résultat opérationnel net ajusté des secteurs a chuté de 33%, à 300 millions de dollars. Le résultat net ajusté part du groupe s'est établi à 1,78 milliard de dollars, en chute de de 35% sur un an. Le bénéfice net ajusté par action dilué est en baisse de 36% à 0,66 dollar.

Le cash-flow du groupe a reculé de 31% à 4,5 milliards de dollars. Le taux d'endettement s'élevait fin mars à 21%, contre 20,7% fin décembre 2019.

-Olivier Pinaud, L'Agefi. ed: VLV

L'Agefi est propriétaire de l'agence Agefi-Dow Jones

Agefi-Dow Jones The financial newswire