Warren Buffett se lasserait-il des sucreries ? Sa holding, Berkshire Hathaway, a récemment annoncé à la SEC qu'elle s'était séparée du quart de ses actions Kraft Foods. Sur les trois derniers mois, Buffett aurait vendu quelques 31 millions d'actions, descendant de 9 à 6% dans le capital du géant agroalimentaire.

Très peu emballé par l'acquisition du britannique Cadbury, Buffett avait quelque peu grondé à l'encontre de la dirigeante opérationnelle du groupe, Irene Rosenfeld. Tout en assurant qu'il l'estimait "parfaitement capable" de mener à bien la destinée de l'entreprise, il n'en jugeait pas moins "particulièrement idiote" la vente de l'activité pizzas surgelées à Nestlé.

En résumé, Warren Buffett pense que Kraft est beaucoup moins bien valorisé en Bourse qu'il ne pourrait l'être : la somme des parties de Kraft a beaucoup plus de valeur que la capitalisation boursière de l'ensemble. Du coup, tant qu'aucun spin-off n'est envisagé, l'investissement ne lui parait pas valable.

Mais la stratégie de Kraft n'est peut-être pas uniquement la cause de ce désengagement. Depuis un bon semestre, Berkshire Hathaway multiplie les cessions de titres. Le groupe s'est désengagé de trois grands assureurs-santé américains ainsi que de plusieurs grandes firmes (ConocoPhillips, Johnson&Johnson, M&T Bank, Moody's et Procter & Gamble).

Au total, Buffett a vendu pour 639 millions de dollars de titres lors du dernier trimestre. Car l'homme a besoin de cash, après l'investissement pachydermique (27 milliards de dollars) qu'il a réalisé en reprenant les chemins de fer Burlington Northern Santa Fe.