Tous les segments géographiques — Amérique du Nord, Europe, émergents — sont en croissance sur les neuf premiers mois de l'année fiscale. Ceci, malgré un contexte plutôt morose puisque les dépenses en prestations de conseil ont commencé à s'infléchir chez la quasi totalité des membres du Fortune 500.

Le groupe a d'ailleurs supprimé 19 000 emplois plus tôt en début d'année. Cette capacité d'ajuster rapidement la structure de coûts en fonction de la conjoncture représente la force du modèle, tel que nous le soulignions dans notre conseil publié l'an passé.

Accenture projette une légère croissance de son profit par action et confirme qu'il sera en mesure de générer entre $8.1 et $8.6 milliards de free cash-flow en 2023. Durant les neuf premiers mois de l'année, outre un dividende en augmentation, et sans surprise, le groupe a aussi consacré $3.3 milliards aux rachats d'actions.

En général, c'est un nouveau cap stratégique qu'à pris Accenture. Après une décennie de croissance exceptionnelle sous la direction du regretté Pierre Nanterme, entièrement autofinancée, et un retour sur investissement tout à fait phénoménal dans ses activités de M&A, le groupe se focalise sur les retours de capital aux actionnaires.

Signe des entreprises de qualité supérieures : elles peuvent financer leur croissance et de très généreuses rémunérations des actionnaires à partir de leurs cash-flows, sans recourir à l’endettement ou aux augmentations de capital.

Cela étant dit, sur le cycle qui s'ouvre et sous la direction de Julie Sweet, il est à parier que l'essentiel de la croissance du profit par action découlera des rachats de titres plutôt que des acquisitions. Mme Sweet a déjà prouvé qu'elle n'avait de tendre que le patronyme : son principal mandat sera de défedre les marges.

La valorisation du moment reste en ligne avec ses multiples historiques. Ces dix dernières années, chaque repli du cours se sera révélé une franche opportunité.