Zurich (awp) - Le BLS s'est trouvé un nouveau directeur général, après le départ en septembre dernier de Bernard Guillelmon, emporté par une affaire de subventions excessives. Le conseil d'administration de la compagnie ferroviaire bernoise a désigné à sa tête Daniel Schafer. Le nouveau patron, qui dirige actuellement Energie Wasser Bern, prendra ses fonctions le 1er septembre prochain.

Dirk Stahl, lequel assure l'intérim à la tête de l'entreprise de transports en mains du canton de Berne depuis le départ de Bernard Guillelmon, reprendra l'automne prochain la direction de BLS Cargo à temps plein ainsi que la vice-présidence de celle du groupe, indique vendredi ce dernier.

Né en 1967, Daniel Schafer est ingénieur diplômé en électrotechnique de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), formation qu'il a complétée par des études en gestion d'entreprise.

Avant de reprendre en 2008 la direction d'Energie Wasser Bern, les services industriels de la ville de Berne, il a occupé diverses fonctions chez Alstom Hydro (Suisse), une unité de l'ex-division énergie du groupe français Alstom. Cadre rompu à l'environnement politisé des entreprises proches de l'Etat, Daniel Schafer a réorienté Energie Wasser Bern en un spécialiste global de l'énergie, précise le BLS.

"Personne ouverte et authentique", M. Schafer dispose d'un "fort esprit d'équipe", a commenté Ueli Dietiker, le président du conseil d'administration de BLS, cité dans le communiqué. Le nouveau directeur général aura à coeur de collaborer de manière constructive avec le personnel d'une part et les partenaires externes d'autre part, a-t-il ajouté. Les BLS bénéficieront de son regard extérieur sur l'univers ferroviaire et de sa riche expérience des défis complexes.

Domicilié à Niederönz dans le canton de Berne, est marié et père de deux enfants, maintenant adultes.

Subventions excessives

Pour mémoire, le BLS fait l'objet d'une plainte pénale de l'Office fédéral des transports (OFT), après avoir perçu avec d'autres entreprises de transport des subventions excessives durant plusieurs années. Il y bientôt un an, la deuxième compagnie ferroviaire suisse avait admis que la vente d'abonnements demi-tarif au sein de la communauté tarifaire Libero (qui couvre le canton de Berne et la région de Soleure) n'avait pas été incluse dans le budget pendant plusieurs années.

Accusant la direction de BLS de fraude, l'OFT lui reproche d'avoir délibérément omis de communiquer à la Confédération et aux cantons toutes les recettes de Libero. Les indemnités perçues en trop ont été chiffrées à 43,6 millions de francs suisses.

Dans cette affaire de subventions excessives, l'OFT a également déposé plainte contre les Transports publics de Lucerne (VBL). La Confédération et les cantons exigent le remboursement des subventions perçues en trop, y compris les intérêts de pénalité.

Le BLS avait estimé avoir pris en compte les critiques et lancé les mesures nécessaires pour améliorer ses mécanismes de contrôle et de surveillance. La direction a chargé les unités de clarifier les faits dès l'été 2019 déjà et a mis en place une task force.

Pour le BLS, tous les produits de la vente des abonnements demi-tarif au sein de la communauté Libero ont toujours été correctement indiqués dans les comptes réels. La compagnie s'est engagée à rembourser les indemnités perçues en trop à la Confédération et aux cantons.

Ces cas renvoient à l'affaire CarPostal qui a éclaté en février 2018. Dans le cadre d'une révision, l'Office fédéral des transports a découvert que la filiale de La Poste avait réalisé des bénéfices dans un domaine subventionné. Quelque 90,9 millions de francs suisses de subventions ont été perçues indûment de 2007 à 2015.

vj/lk