Zurich (awp) - Le fabricant de puces et capteurs AMS a bouclé les trois premiers mois de 2020 sur une perte nette accrue en raison du rachat d'Osram. Les résultats dépassent toutefois les pronostics les plus optimistes et la direction se veut rassurante quant à l'impact du coronavirus, ce qui a valu au titre de s'envoler.

Le chiffre d'affaires réalisé entre janvier et mars est ressorti à 501,2 millions de dollars (presque autant en francs suisses), en hausse de 32% sur un an, mais en recul de 23% par rapport au trimestre précédent, indique le groupe autrichien coté sur SIX mercredi dans un communiqué.

L'excédent opérationnel (Ebit), ajusté des dépenses d'acquisitions et des programmes de rémunération en actions, a été multiplié par près de quatre à 101,0 millions de dollars, pour une marge afférente ajustée de 20,0%.

Les chiffres publiés surpassent à tous les niveaux les pronostics des analystes sondés par AWP.

Résultat net plombé par Osram

La perte nette de 17,0 millions, contre -9,2 millions douze mois plus tôt, reflète les coûts non récurrents en lien avec l'augmentation de capital et l'acquisition de l'allemand Osram Licht, précise le communiqué, ajoutant que la transaction suit son cours selon le calendrier établi.

La marche des affaires a été très positive malgré la pandémie de coronavirus. La division consommateurs, dont le principal client est connu pour être le géant technologique américain Apple, a apporté la plus grosse contribution aux ventes.

Le groupe d'Unterpremstätten a connu une "évolution négative des commandes" de l'industrie automobile, reflétant les difficulté auxquelles est actuellement confronté le secteur.

En revanche, "l'activité médicale a enregistré de bons résultats". En raison du Covid-19, l'entreprise a profité d'une demande supplémentaire pour soutenir le déploiement des scanners de tomographie assistée par ordinateur (CT) utilisés pour diagnostiquer la maladie.

Le flux de trésorerie lié aux opérations a plus que doublé sur un an, atteignant 234,6 millions de dollars. Au 31 mars, le carnet de commandes a régressé à 255,5 millions, contre 264,2 millions fin 2019 et 280,1 millions au 31 mars 2019.

Pour la suite de l'exercice, la direction d'AMS dit s'attendre à un "impact limité" de la crise du Covid-19 sur ses activités au 2e trimestre, pour lequel elle table sur des ventes comprises entre 440 et 480 millions de dollars, et une marge Ebit ajustée de 17-20%.

Objectif "réaliste"

La fourchette visée correspond à une croissance d'environ 11% sur un an. "Nous considérons cet objectif comme réaliste, malgré la crise sanitaire actuelle", a affirmé le directeur général Alexander Everke lors d'une conférence téléphonique. Et de souligner que cette hypothèse se base sur les plans d'activité et de production fournis par les clients eux-mêmes.

Malgré les difficiles circonstances actuelles, le dirigeant estime que "la visibilité pour le deuxième trimestre est bonne". Au-delà, les choses se compliquent en raison de l'absence de "signaux clairs sur la suite des activités pour le reste de l'année".

L'optimisme est également de mise par rapport au succès de l'acquisition d'Osram. AMS espère de la fusion des deux groupes une solide croissance et des synergies représentant des économies annuelles de plus de 300 millions d'euros. La transaction, encore sujette à des autorisations réglementaires, devrait être finalisée d'ici fin juin.

La communauté financière salue à l'unisson la copie rendue par AMS de même que les perspectives positives brossées par la direction pour la suite de l'exercice, de nature à rassurer les investisseurs. Barclays notamment s'attend à ce que la demande d'Apple reste stable, et scrutera avec attention la performance d'Osram Licht.

A la Bourse suisse, le premier partiel de l'industriel autrichien a été accueilli avec un enthousiasme peu commun. A la clôture de la Bourse suisse, l'action s'est envolée de 24,4% à 13,31 francs suisses, alors que son indice de référence (SLI) a seulement progressé de 0,86%.

Elle restait toutefois nettement en retrait de son niveau d'avant la crise, avec une dépréciation supérieure à 70% depuis le début de l'année.

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