Plus généralement, les investisseurs continuent de s'inquiéter de l'impact de la faible croissance internationale sur les résultats des entreprises américaines, et l'envolée du franc suisse sur le marché des changes est encore venue ajouter à la volatilité.

L'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a fini en baisse de 106,38 points ou -0,61% à 17.320,71 et le Standard & Poor's 500, indice de référence des gérants américains, a cédé 18,60 points (-0,92%) à 1.992,67. Le Nasdaq Composite, à forte pondération technologique, a lâché 68,50 points, soit 1,48%, à 4.570,82.

Le S&P-500, en baisse sur dix des 12 dernières séances, a clôturé sous le seuil psychologique des 2.000 points pour la première fois depuis le 16 décembre et il a également enfoncé sa moyenne mobile des 120 dernières séances, un niveau technique important.

Depuis son dernier record du 29 décembre, il affiche un recul de plus de 4%.

L'indice CBOE de la volatilité est à l'inverse monté pour la cinquième séance d'affilée, en hausse de 4,2% à 22,39, confirmant la nervosité accrue des investisseurs à l'entame de la saison des résultats.

Les anticipations pour les bénéfices des entreprises ont dégringolé depuis plusieurs mois, leur croissance n'étant plus estimée qu'à 3,5% alors qu'elle était prévue à 11,2% le 1er octobre, selon les données Thomson Reuters.

"Les gens gardent leur cash à cause des inquiétudes sur l'économie mondiale et sur la chute des cours des matières premières", rapporte Eric Marshall, responsable de la recherche chez Hodges Capital Management à Dallas, alors que le brut léger américain a encore perdu plus de 4% sur le Nymex.

Les investisseurs, dit-il, se focalisent surtout sur les perspectives des entreprises. "Il y a de la nervosité (...) mais je pense que les résultats du quatrième trimestre viendront comme un soulagement."

HAUSSE DES VALEURS SUISSES COTÉES EN DOLLARS

En attendant, les résultats bancaires du jour ont encore déçu, comme ceux de JPMorgan & Chase mercredi, et les indicateurs économiques sont également ressortis inférieurs aux attentes.

Les prix producteurs ont accusé en décembre leur plus forte baisse depuis plus de trois ans tandis que les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté la semaine dernière, tout en allant toujours dans le sens d'une amélioration du marché du travail.

L'indice "Philly Fed" qui mesure l'activité économique dans la région de Philadelphie est quant à lui ressorti à son plus bas niveau depuis 11 mois.

L'indice S&P des financières a perdu 1,28% après les résultats trimestriels moins bons qu'attendu de Bank of America et Citigroup, respectivement deuxième et troisième banques américaines par les actifs.

BofA a chuté de 5,2% et Citigroup de 3,7%, tandis que JPMorgan, la première banque américaine, lâchait encore 3,2%, la plus forte baisse du Dow, après son recul de 3,5% mercredi.

Les technologiques (-1,46%) ont aussi souffert alors que les services aux collectivités (+0,71%) ont bénéficié de leur statut défensif.

Aux technologiques, BlackBerry est retombé de 19,8% après le démenti apporté par Samsung Electronics aux informations de Reuters selon lesquelles il envisageait de lancer une offre sur le fabricant de smartphones. Le titre du groupe canadien avait bondi de près de 30% la veille.

Dans le compartiment de la distribution, Best Buy a chuté de 14,1%, la plus forte baisse du S&P-500, en réaction à des prévisions qui ont déçu mais Target a gagné 1,8% après l'annonce de son retrait du Canada où il s'était aventuré sans succès il y a moins de deux ans.

La décision surprise de la Suisse d'abandonner le cours plancher de sa devise face à l'euro a contribué à la volatilité du marché le matin mais les valeurs helvétiques traitées à New York ont été recherchées puisque l'appréciation du franc déprécie mécaniquement leur prix en dollars.

Credit Suisse, en baisse de 11% sur le marché suisse, a ainsi pris 1,8% et Novartis a gagné 3,9% alors que la valeur cotée à Zurich a perdu 8,7%.

(Véronique Tison pour le service français)

par Caroline Valetkevitch