Les principales Bourses européennes sont en hausse mardi dans la matinée et l'euro a atteint un plus haut depuis mars, l'accord européen sur le plan de relance apportant un soulagement bienvenu après plusieurs jours d'attentes.

À Paris, l'indice CAC 40 gagne 1,27% à 5 158,01 points vers 08h40 GMT. À Francfort, le Dax prend 1,83% et à Londres, le FTSE s'octroie 0,71%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro avance de 1,6%, le FTSEurofirst 300 de 1,16% et le Stoxx 600 de 1,15%, à un plus haut depuis début mars.

Les dirigeants de l'Union européenne ont conclu un accord sur un plan de relance massif de l'économie du bloc, affectée par la pandémie de coronavirus, à l'issue d'un sommet marathon de plus de quatre jours à Bruxelles qui s'est conclu mardi à l'aube.

Le président français Emmanuel Macron a décrit ce plan comme véritablement historique et "de nature à répondre aux défis sanitaires, économiques et sociaux qui sont aujourd'hui devant nous dans chacun de nos pays".

"Grâce à cet accord, nous pensons que le risque d'une rupture européenne a encore diminué et que la croissance européenne devrait être soutenue à moyen terme. La prime de risque sur les actifs européens devrait donc également baisser, ce qui soutient les marchés", a déclaré Esty Dwek, responsable des stratégies de marché de Natixis Investment Managers Solutions.

"Bien sûr, il y a eu des compromis et ce n'est pas un accord parfait mais le fait que les 27 dirigeants aient donné leur approbation à l'UE pour émettre conjointement de la dette était la difficulté à franchir que les investisseurs attendaient ", a souligné de son côté Sean Darby chez Jefferies.

VALEURS

Tous les secteurs européens profitent de l'appétit des investisseurs pour les actifs jugés plus risqués. L'indice Stoxx des banques et de l'automobile gagnent respectivement 3,2% et 2,78%. Celui de la technologie prend 1,99%, soutenu par la progression d'IBM en après-Bourse (+5%) lundi après la publication d'un bénéfice meilleur qu'attendu.

En tête du Stoxx 600, le spécialiste du travail temporaire Randstad bondit de 9,36% après la baisse moins prononcée que prévu de ses résultats trimestriels.

UBS s'adjuge 3,64%, le premier gestionnaire de fortune au monde ayant annoncé la possibilité de reprendre les rachats d'actions plus tard dans l'année après avoir dégagé une baisse de bénéfice moins forte que prévu.

A Francfort, Bayer gagne 1,65% après la décision de justice américaine de confirmer en appel le verdict en faveur d'un plaignant dans l'affaire du Roundup mais qui a toutefois réduit de 74% les indemnités que le groupe allemand devra lui verser.

A Paris, Remy Cointreau est presque stable après avoir pris plus de 5% en début d'échanges, à un plus haut de dix mois, le groupe de vins et spiritueux ayant publié un chiffre d'affaires trimestriel supérieur à ses attentes et relevé son objectif de résultat opérationnel courant pour le premier semestre.

En baisse, le groupe pharmaceutique suisse Novartis cède lui -1% après avoir abaissé ses perspectives pour 2020 et accusé un repli de ses ventes et bénéfice au deuxième trimestre.

A WALL STREET

La Bourse de New York a progressé lundi, avec une hausse marquée pour le Nasdaq (+2,51%) qui a terminé à un record de clôture avec le dynamisme des valeurs technologiques, mais une progression nettement plus modeste pour le Dow (+0,03%) freiné par le repli des valeurs industrielles.

Le S&P-500, plus large, a pris 0,84%.

Les nouvelles sur le front de l'épidémie liée au nouveau coronavirus restent mitigées: le nombre de cas de contamination ne cesse de progresser dans de nombreux Etats américain mais plusieurs laboratoires pharmaceutiques dont AstraZeneca et BioNTech ont fait état de résultats prometteurs lors d'essais sur des candidats vaccins.

La "major" pétrolière Chevron a perdu 2,2% après l'annonce de l'acquisition de Noble Energy (+5,44%) pour 5 milliards de dollars.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a gagné 0,73%, grâce à la tendance positive observée la veille à Wall Street et aux nouveaux espoirs de vaccins contre le Covid-19.

En Chine, les principaux indices ont fini la séance proche de l'équilibre : le CSI300 des grandes capitalisations du pays et l'indice composite à Shanghai ont gagné 0,2%.

CHANGES

A l'annonce d'un accord sur le plan de relance de l'Union européenne, la monnaie unique a touché un plus haut depuis le 9 mars, à 1,1469 dollar, avant d'effacer son avance, à 1,1443.

"L'accord offre une bonne opportunité d'achat mais pour le moment, on ne peut pas attendre de hausse plus importante. Maintenant, c'est surtout la reprise de l'économie réelle et le développement de la crise sanitaire qui détermineront les performances de l'euro. Dans l'ensemble, nous pensons que l'euro-dollar autour de 1,14 est justifié", a déclaré Esther Reichelt, analyste changes chez Commerzbank.

Le dollar cède 0,2% contre un panier de devises internationales.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour l'ensemble de la zone euro, est remonté à moins de -0,44% dans les premiers échanges avant de réduire ses gains et revenir à -0,458%.

Les emprunts d'Etat italiens restent orientés en baisse, de plus de quatre points de bas pour le dix ans qui évolue à un plus bas niveau depuis le 6 mars, à 1,137%.

Dans les échanges en Asie, le rendement des Treasuries recule légèrement, autour de 0,612%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont en hausse grâce aux espoirs de développement d'un vaccin contre le coronavirus mais les inquiétudes liées à la hausse des cas de contaminations limitent les gains.

Le baril de Brent augmente de 1,29% à 43,84 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 0,91% à 41,18 dollars.

(Laetitia Volga, édité par)

par Laetitia Volga