Zurich (awp) - Le groupe valaisan de transport et de tourisme BVZ Holding a vu sa rentabilité chuter en zone déficitaire l'année dernière, pour la première fois de son histoire, sous le coup de la pandémie de coronavirus qui a mis à rude épreuve le secteur touristique. Au vu de ces difficultés, les actionnaires sont priés de renoncer une nouvelle fois au dividende.

En 2020, le chiffre d'affaires s'est effondré de 29% à 127,98 millions de francs suisses. Mais le groupe a parallèlement été en mesure d'accélérer avec son programme d'économies, la direction renonçant notamment à 30% de ses bonus, parvenant à baisser ses coûts de 14,5% à 111,7 millions, a précisé BVZ mercredi dans un communiqué.

En raison des restrictions de voyages et de l'absence de touristes étrangers, la compagnie de chemins de fer Gornergrat Bahn a enregistré une chute de 46,9% du nombre de passagers et de 22,9% pour la filiale Matterhorn Gotthard Bahn.

Si le résultat brut d'exploitation (Ebitda) s'est maintenu en zone bénéficiaire à 16,3 millions de francs suisses (-67,1%), des amortissements de près de 23 millions ont fait passer le résultat opérationnel (Ebit) à -6,6 millions, après +28,2 millions un an plus tôt.

BVZ boucle du coup l'exercice écoulé sur une perte nette de 7,0 millions, contre un bénéfice net de 19,97 millions en 2019.

Face à cette situation, les actionnaires ont été priés de renoncer à leur rémunération pour 2020 après avoir déjà fait l'impasse sur le dividende au titre de l'exercice précédent. Le dernier versement remonte à 2018 et se chiffrait à 14 francs suisses par action. Mais "dès que la situation le permettra", le conseil d'administration envisagera le versement d'un dividende spécial.

Chômage partiel

Malgré cette déconvenue, la direction maintient ses objectifs stratégiques. "Nous ne serons pas encore en mesure d'atteindre en 2021 le niveau d'avant-crise", a averti le directeur général Fernando Lehner, interrogé par AWP. Dans l'expectative d'un prochain redémarrage économique, il faudra patienter jusqu'en 2022, voire 2023 avant de renouer avec la performance passée, a-t-il ajouté.

Dans l'immédiat, la société va poursuivre avec les réductions de coûts débutées l'année dernière. "Nous avons été en mesure d'économiser 15% des charges d'exploitation", grâce notamment à des mesures de chômage partiel et le gel des embauches, a affirmé M. Lehner. Aucun licenciement a cependant été prononcé. Actuellement, 15% des employés se trouvent sous le coup d'une réduction de l'horaire de travail. Certains projets ont également été reportés.

Des changements vont par ailleurs intervenir au conseil d'administration, avec le départ du président Jean-Pierre Schmid après l'assemblée générale du 8 avril. Patrick Z'Brun doit lui succéder et Carole Ackermann prendre la vice-présidence.

al/lk