Pékin (awp/afp) - Les trois principales compagnies aériennes chinoises ont enregistré l'an dernier plus de 5 milliards d'euros de pertes, pénalisées sur leur immense marché intérieur par des regains épidémiques et les restrictions de déplacements à l'étranger.

Premier pays touché par le Covid-19, la Chine a pratiquement fermé ses frontières depuis mars 2020, ce qui a réduit drastiquement les liaisons aériennes avec l'international.

La maîtrise de l'épidémie au niveau local a toutefois permis l'an dernier une reprise progressive du tourisme et des déplacements professionnels dans le pays.

Mais la relance est fragile: le pays est confronté ces dernières semaines à sa pire flambée épidémique depuis le début de l'épidémie fin 2019.

Dans ce contexte, Air China a vu en 2021 ses pertes se creuser de plus de 15% sur un an à 16,6 milliards de yuans (2,3 milliards d'euros), a annoncé mercredi la compagnie nationale emblématique.

Pour la deuxième année d'épidémie, l'activité a été "encore plus entravée" par les restrictions à l'étranger et la hausse des prix du pétrole, a souligné Air China, notant néanmoins une "amélioration" sur son marché intérieur.

Ces résultats sont publiés au moment où la Chine fait face à un nouveau rebond épidémique, qui étouffe la demande dans l'aérien.

Plusieurs dizaines de millions de Chinois ont été confinés, notamment dans le nord-est du pays, dans la métropole technologique de Shenzhen (sud) et à Shanghai, la capitale économique qui compte 25 millions d'habitants.

Pour sa part, China Southern Airlines a enregistré 12,1 milliards de yuans (1,7 milliard d'euros) de pertes l'an dernier, en hausse de 11,6% sur un an.

La plus grosse compagnie du pays en nombre de passagers a indiqué mettre en place une politique de maîtrise des coûts.

De son côté, China Eastern Airlines a fait état de 12,21 milliards de yuans (1,7 milliard d'euros) de pertes l'an dernier, soit 3,1% de hausse sur un an.

La deuxième compagnie chinoise limite la casse par rapport à ses concurrentes, en dépit de dépenses de carburant qui ont flambé (+49% sur un an).

Dans son communiqué de résultats, l'entreprise indique qu'elle "coopérera" à l'enquête en cours sur l'accident d'un de ses appareils dans le sud de la Chine, qui a fait 132 morts le 21 mars.

Il s'agit du pire accident d'avion depuis 1994 en Chine, où la sécurité aérienne est généralement jugée très bonne par les experts.

afp/fr