On ne compte plus le nombre d'avertissements lancés par Euroapi, moins de deux ans après son arrivée en bourse. Le dernier date d'hier soir, lorsque la société a renoncé à ses objectifs 2024. Objectifs qui avaient été annoncés le 28 février. Décembre 2022, mars 2023, octobre 2023, février 2024 et maintenant mars 2024 : attention, les révisions baissières sont de plus en plus rapprochées.
A l'heure où ces lignes sont écrites, c’est-à-dire peu après l'ouverture du marché parisien, Euroapi perd 20% à 2,61 EUR. C'est un nouveau plus bas historique pour la société introduite en tant que spinoff de Sanofi en mai 2022 à 12 EUR par action. Le dossier pèse désormais 248 millions d'euros (autant que Sensorion, pour donner une idée). Si j'étais cynique, je dirais que Sanofi (qui détient encore 30% du capital) aurait presque intérêt à reprendre le contrôle de sa filiale à vil prix.
Ce qui se passe n'est pas normal. Je l'écris aussi bien pour les investisseurs expérimentés que pour les boursicoteurs novices. Autant d'avertissements en si peu de temps sont le signe d'une très mauvaise gestion, car les chocs externes ne peuvent tout expliquer. Rien ne laissait présager cela dans les documents d'introduction du groupe (voir ici la présentation initiale que nous avions rédigée). Les mises à jour successives avaient laissé croire à une normalisation, mais la situation est encore plus catastrophique que prévu. Euroapi reste donc infréquentable.
EUROAPI est spécialisé dans le développement et la fabrication de principes actifs pharmaceutiques pour le compte des industriels de la santé. La société propose, de la vitamine B12, des prostaglandines, des oligonucléotides, des peptides, des corticoïdes et des hormones, des anti-infectieux, des opiacés (morphine, codéine, thébaïne, etc.), des analgésiques, etc.
EUROAPI dispose de 6 sites de production implantés en France (2), au Royaume Uni, en Allemagne, en Italie et en Hongrie.