En matière d’e-business, Jacques-Antoine Granjon n’a pas grand-chose à apprendre. Quoique. Conscient que son modèle est une vraie réussite en France, Jacques-Antoine Granjon émet quelques doutes sur la fiabilité de son produit à l’export. "Vente-privée est une bonne idée, nous arrivons à réaliser son exécution en Europe, mais la clé du succès américain est le recrutement des personnes sur place qui mettrons toute leur âme dans le projet. Nous ne perdons pas de vue que notre marché, c’est l’Europe. L’Amérique, ça doit être fait par des Américains pour des Américains. (...) Et Dan Schulman, qui a monté Virgin Mobile avec Richard Branson, est l’homme idéal pour monter ce projet" explique-t-il.

Dan Schulman sera donc le Jacques-Antoine Granjon des Etats-Unis. Lors d’une vidéoconférence de presse en direct de New York, le nouvel homme fort de Vente Privée a précisé les enjeux du projet. "Le marché des ventes flash va passer de 2 à 6 milliards de dollars d’ici quelques années seulement […] Il était clair depuis le début que nous voulions nous lancer avec le leader des ventes privées. Or le leader mondial, c’est Vente Privée. Nous allons commencer petits, voir ce qui fonctionne et y aller pas à pas. Notre but est de créer une entreprise qui dure, avec un service client fantastique, pour faire la différence sur le marché américain."

Vente-privée.com et American Express se sont donc mis d’accord sur la création d’une joint venture financée à parts égales par les deux partenaires. Vente Privée et American Express investiront chacun entre 15 et 20 millions de dollars dans cette structure, qui disposera pour débuter d’un capital compris entre 35 et 40 millions de dollars. Cette co-entreprise donnera naissance à un site américain de ventes événementielles dont n’est pas encore décidé.

American Express apporte 42 millions de membres américains dotés d’un fort pouvoir d’achat, plusieurs dizaines de milliers de marchands, sa connaissance du marché nord-américain et ses bases de données en matière de comportement d’achat. Autant dire que ce transfert de savoir-faire a de quoi mettre l’eau à la bouche de Jacques-Antoine Granjon.

Si les deux partenaires visent un demi-milliard de dollars de ventes outre-Atlantique d’ici cinq ans, ils n’en demeurent pas moins raisonnables et lucides : "L’union entre une entreprise cotée à Wall Street et une entreprise quasi familiale en France peut paraître paradoxale. Nous sommes très fiers de pouvoir traverser l’Atlantique et nous abordons le marché américain sans aucune arrogance" a ainsi reconnu Jacques-Antoine Granjon.

Pauline Raud