Clichy (awp/afp) - Face à l'inflation, les salariés de L'Oréal vont toucher dans les prochains mois 2.000 euros de primes ainsi qu'une augmentation générale de 3,6% des salaires en 2023 après des négociations salariales anticipées, alors qu'un rassemblement à l'appel de la CGT a eu lieu vendredi.

En cumulant l'augmentation, avec son plancher de 120 euros, et la prime, les ouvriers "commencent l'année avec +7,9% en moyenne", affirme le géant de la cosmétique dans un document transmis aux salariés. La hausse est de 4,5% pour les cadres.

Les cadres dirigeants, largement minoritaires parmi les 14.000 salariés en France, ne toucheront pas les 2.000 euros de prime de "renforcement du pouvoir d'achat", dont une moitié sera versée en novembre et l'autre en janvier.

Toutefois, "il manque un rattrapage" par une augmentation générale cette année, car les 2,6% obtenues lors des dernières négociations annuelles en début d'année "ne sont plus suffisants", a réagi auprès de l'AFP Bouchra Dini, déléguée CGT sur le site de recherche à Chevilly-Larue (Val-de-Marne). "Une partie des salariés est très mécontente."

Selon l'entreprise, les salaires vont progresser de 8% en moyenne en 2022, primes et intéressement -9.500 euros minimum et 16.000 euros en moyenne par salarié- inclus.

Manifestation CGT

Une centaine de salariés et représentants CGT s'étaient rassemblés dans la matinée devant le siège de L'Oréal à l'appel du syndicat pour exiger le "partage des profits" face à l'inflation, qui a flambé avec la guerre en Ukraine et la hausse des prix de l'énergie.

La CGT exigeait un "geste fort", avec une "augmentation générale pour compenser l'inflation" de 2022 et "maintenir le pouvoir d'achat", a expliqué Manuel Blanco, secrétaire fédéral à la Fédération nationale des industries chimiques (FNIC-CGT).

Le syndicat avait aussi appelé vendredi à la grève sur d'autres sites du géant des cosmétiques.

Quelques manifestants s'étaient rassemblés notamment à Vichy (Allier), sans que le site ne connaisse de grève ou de débrayage, selon une porte-parole du groupe.

"Les salaires doivent évoluer en fonction des prix réels", a réclamé Mme Dini.

"On est comme Total, il y a des milliards", a lancé Mme Dini, au lendemain de la publication d'un chiffre d'affaires en progression de 19,7% à 9,58 milliards d'euros au troisième trimestre.

"Si les actionnaires peuvent avoir la moitié des profits, les salariés doivent pouvoir avoir quelque chose."

"Le mérite des grévistes [de TotalEnergies] est d'avoir mis le sujet des salaires sur la table", se réjouit-elle.

afp/rp