Genève (awp) - Lem affirme avoir profité des tendances lourdes vers l'électrification et la décarbonation sur l'exercice décalé 2022/23 clos fin mars. Les recettes et les résultats ont augmenté, ce qui devrait profiter aux actionnaires.

Le bénéfice net s'est inscrit à 75,3 millions de francs suisses, ce qui représente une hausse de 4,1%, indique jeudi le fabricant genevois d'appareils de mesure et électriques ainsi que de transducteurs. Le conseil d'administration propose le versement d'un dividende de 52 francs suisses par action, contre 50 francs suisses auparavant.

Toutes les divisions ont contribué à la croissance des recettes, notamment celle dévolue à l'industrie automobile. Les revenus ont bondi de 8,8% à 406,4 millions de francs suisses, grâce notamment aux ventes réalisées en Chine et dans la région Europe, Moyen-Orient et Afrique (Emea).

Les chiffres publiés par le groupe de Meyrin dépassent les prévisions du consensus AWP.

Refroidissement en vue

Le ralentissement de la demande s'est confirmé sur l'exercice 2022/23 dans son ensemble. Les entrées de commandes ont ainsi plongé de 19,3% à 465,2 millions de francs suisses. Le rapport entre les contrats reçus et les encaissements ("book-to-bill") est passé à 1,14 de 1,54 précédemment.

Le net ralentissement des entrées de commandes par contre n'inquiète pas outre mesure l'industriel désormais de retour à Genève. "Il 's'agit là plutôt d'un retour du niveau de remplissage des carnets de commandes à son niveau pré-Covid-19", a expliqué à AWP le trésorier Andrea Borla en marge de la présentation des résultats 2022/23.

Si la direction constate une nette accalmie sur le front de l'approvisionnement, en semi-conducteurs notamment, des perturbations persistent toutefois, empêchant les responsables de l'entreprise de se montrer aussi confiants à brève échéance que sur le plus long terme.

"Nous éprouvons encore des difficultés avec certains fournisseurs, qui nous préviennent tardivement que des commandes ne pourront pas être livrées dans les quantités convenues," a ainsi indiqué le directeur général (CEO) Frank Rehfeld.

"La disponibilité des semi-conducteurs s'améliore graduellement et nous tablons sur un retour à la normale dès 2024," a poursuivi le patron.

Confiante mais pas trop

Rappelant que Lem n'a pas pour habitude de s'aventurer sur le terrain des perspectives annuelles quantifiées avant la mi-parcours, la direction se veut prudemment optimiste pour l'exercice entamé.

"La situation est tout sauf déprimante. Des difficultés persistent certes sur le plan de l'approvisionnement et le contexte géopolitique est hautement imprévisible. Sauf grosses surprises, nos perspectives à moyen ou long terme pourraient être 'intrapolables' à plus brève échéance aussi," a laissé entendre le grand patron.

Les fondamentaux sur la durée demeurent intacts et Lem compte notamment sur les tendances à l'électrification et à la décarbonation pour saisir de nouvelles opportunités de croissance.

Les analytses saluent une performance plus fructueuse qu'escompté. Chez Vontobel, Arben Hasanaj considère que Lem est entré dans une phase de digestion, au cours de laquelle l'entreprise pourra amenuiser les réserves de travail accumulées au sortir de la pandémie.

A 14h33, la nominative Lem égarait 0,2% à 1964 francs suisses, dans un SPI en retrait de 0,23%.

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