Milan (awp/afp) - Le géant italien de l'aéronautique et de la défense Leonardo a vu son bénéfice net chuter sur les neuf premiers mois de l'année, mais a enregistré une nette hausse de ses commandes dans un contexte de fortes tensions géopolitiques dans le monde.

Le bénéfice net a baissé de 54,5% à 301 millions d'euros, a indiqué le groupe jeudi dans un communiqué. Au troisième trimestre, le résultat net a été divisé par quatre, passant à 93 millions d'euros, légèrement supérieur au consensus des analystes de Factset.

Le groupe a confirmé ses objectifs pour 2023, à savoir des commandes d'environ 17 milliards d'euros et un chiffre d'affaires de l'ordre de 15 à 15,6 milliards d'euros. La dette devrait se réduire à 2,6 milliards d'euros.

"Leonardo a augmenté son carnet de commandes et confirmé sa compétitivité dans tous les domaines d'activité", a commenté son PDG Roberto Cingolani, notant la "reprise" continue du secteur aérostructures.

Les nouvelles commandes de Leonardo ont grimpé de 13,3% à 13,27 milliards d'euros, grâce notamment à la "nette croissance" enregistrée par la branche électronique pour la défense et la sécurité, souligne le groupe.

Le portefeuille de commandes a atteint un nouveau niveau record fin septembre, avec 40,1 milliards d'euros, garantissant à Leonardo l'équivalent de plus de deux ans et demi de production.

L'industrie militaire a vu ses commandes se multiplier en raison de la hausse des budgets de défense en Europe, rendue indispensable par l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Les tensions dans le monde ont encore augmenté avec la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, laissant prévoir des commandes supplémentaires.

Le chiffre d'affaires de Leonardo a augmenté de 3,5% à 10,2 milliards d'euros sur neuf mois, grâce à la croissance de "presque tous les secteurs d'activité, y compris les aérostructures".

Détenu à hauteur de 30,2% par l'État italien, Leonardo a vu sa dette nette passer à 3,8 milliards d'euros, soit 546 millions de moins qu'un an auparavant.

Leonardo (ex-Finmeccanica) est l'un des principaux groupes internationaux dans le domaine de l'armement et de l'aéronautique et fabrique notamment hélicoptères, avions militaires et aérostructures.

M. Cingolani, l'ancien ministre de la Transition écologique du précédent gouvernement de Mario Draghi, avait pris en mai la relève d'Alessandro Profumo, à la tête de Leonardo depuis 2017.

"Leonardo est un colosse et nous avons d'autres géants en Europe, mais ils sont petits par rapport aux groupes chinois et américains", avait déclaré M. Cingolani fin octobre lors d'une audition au Parlement.

Esquissant les grandes lignes de son futur plan stratégique, il a annoncé vouloir promouvoir des synergies et alliances avec des groupes européens, dont le français Thales et l'italien Fincantieri, et renforcer les secteurs cybersécurité et espace.

afp/rp