Caudry (awp/afp) - Environ 200 personnes, dont de nombreux élus, ont manifesté lundi à Caudry (Nord) pour exprimer leur inquiétude face au risque de fermeture de l'usine Buitoni, impliquée dans le scandale des pizzas contaminées.

Des banderoles "Non à la fermeture" ou "Nestlé doit assumer" avaient été fixées sur les grilles devant l'entrée du site, a constaté une journaliste de l'AFP. Certains salariés ont manifesté en tenue de travail, casque, blouse blanche et gants en plastique.

Le ministre de l'Industrie, Roland Lescure, était attendu sur place à la mi-journée.

Nestlé France a suspendu début mars l'activité dans cette usine de pizzas, en raison d'une chute des ventes, laissant craindre à terme la fermeture définitive du site qui emploie près de 200 personnes.

L'établissement produisait des pizzas à pâte crue de la gamme Fraîch'Up, suspectées d'avoir provoqué la mort de deux enfants et l'intoxication de dizaines d'autres par la bactérie Escherichia coli.

"Il y en a beaucoup qui y croient encore, mais pour moi, c'est fini", a affirmé Jérémy Denimal, 28 ans et salarié depuis 7 ans. "Je suis là surtout pour manifester pour mes collègues qui ont entre 40 et 55 ans. Pour eux, ça va être dur de retrouver du boulot".

"On espère jusqu'au bout (...) On est déçus parce que c'était vraiment une belle usine et on ne pensait jamais en arriver là", a renchéri Iabelle Vraux, 58 ans, qui travaille sur le site depuis 1985. "Franchement, on n'a rien à se reprocher."

Pour le maire de Caudry, Frédéric Bricout, "les salariés ne sont en rien responsables de ce qu'il s'est passé. Nestlé doit assumer, doit conserver ces emplois sur Caudry, affecter une autre production ici".

"Divers produits pourraient très bien être fabriqués ici", a-t-il suggéré, pointant "la fermeture d'usines Nestlé en Ukraine, Smarties ou KitKat".

Buitoni est le deuxième plus gros pourvoyeur d'emplois de la ville, derrière L'Oréal.

"Si l'Etat s'y met, j'espère que ce bras de fer, on va le remporter", a déclaré à l'AFP le président du conseil régional, Xavier Bertrand, qui compte sur Nestlé pour garantir "une activité économique sur le site".

L'usine avait rouvert partiellement mi-décembre 2022 après neuf mois d'arrêt, mais seule la ligne de pizzas à pâte cuite, non concernée par le scandale sanitaire, avait été autorisée à redémarrer.

afp/buc