SYDNEY, 9 juin (Reuters) - Le Sydney Morning Herald, quotidien le plus lu d'Australie, a présenté vendredi ses excuses pour avoir fait campagne contre le jugement de colons, auteurs du massacre de dizaines d'aborigènes il y a deux siècles, affirmant que "la vérité est une force essentielle pour la réconciliation".

"La génération d'aujourd'hui n'est pas responsable pour les péchés des générations précédentes, mais nous pouvons aider à guérir les anciens maux", écrit le quotidien dans un éditorial publié sur son site internet.

Le 10 juin 1830, 28 aborigènes - des femmes, enfants et personnes âgées - avaient été décapitées avec des sabres ou piétinées à mort par des chevaux, leurs corps brûlés, tandis qu'une femme avait été laissée en vie pour être violée, selon les historiens.

Le massacre de Myall Creek a marqué un tournant dans l'histoire coloniale de l'Australie par sa brutalité et car il a déclenché les premières poursuites pénales pour violences de colons contre les peuples aborigènes.

L'éditorial du Sydney Morning Herald a été publié alors que le gouvernement australien prépare un référendum cet automne pour modifier la constitution dans le but d'intégrer un organe consultatif autochtone auprès du parlement.

"La nation réfléchit profondément à ce à quoi ressemble la réconciliation en 2023 (...), le Herald aussi", souligne l'éditorial du journal australien. (Reportage par Byron Kaye; version française Zhifan Liu, édité par Tangi Salaün)