Ce nouveau problème nécessitera de nouvelles inspections et affectera le principal client du motoriste britannique, l'avionneur américain Boeing .

Le problème concernait jusqu'ici uniquement les compresseurs Package C des Trent 1000, dont sont équipés notamment les 787 Dreamliner de Boeing. Ceux-ci s'usent plus vite que prévu, ce qui avait amené des compagnies aériennes dans le monde à immobiliser certains de leurs appareils en vue d'une inspection technique.

Rolls-Royce a déclaré lundi avoir découvert le même problème sur un "petit nombre de moteurs package B à longue durée de vie" et qu'il avait convenu avec Boeing d'effectuer une inspection ponctuelle de la flotte B afin de mieux comprendre l'ampleur du problème.

Le Package B, en service depuis 2012, a été commercialisé en 166 exemplaires.

Rolls Royce a fait savoir que ce nouveau problème, s'il devrait entraîner des coûts supplémentaires, n'aurait pas d'impact sur sa prévision de génération de trésorerie disponible pour 2018.

Cette annonce a été saluée par des analystes, qui soulignent en outre que le Package B ne concerne qu'un petit nombre de moteurs.

L'action Rolls Royce recule cependant de 0,7% vers 9h25 GMT à la Bourse de Londres, quatrième plus forte baisse de l'indice FTSE, lui-même en hausse de 0,71% au même moment.

Les problèmes du motoriste surviennent en pleine restructuration du groupe, sous la houlette de son directeur général Warren East qui entend accroître la rentabilité.

Le groupe britannique organise vendredi une journée investisseurs au cours de laquelle, selon une source proche de la situation, il annoncera plus de 4.000 suppressions d'emplois, principalement en Grande-Bretagne.

Rolls-Royce, qui emploie 50.000 personnes dans une cinquantaine de pays, devrait également indiquer comment il va rentabiliser les investissements réalisés ces dernières années et les éléments qui soutiendront sa génération de trésorerie au-delà de l'horizon à moyen terme.

Le nouveau problème sur les compresseurs tombe mal pour Rolls-Royce alors que certaines compagnies clientes se plaignent de devoir louer des appareils pour assurer la saison estivale.

Le problème du Package C a déjà amené les compagnies aériennes comme British Airways, Virgin Atlantic et Air New Zealand à clouer au sol une trentaine d'appareils en vue d'une vérification.

Air New Zealand a annoncé ce mois-ci qu'elle louerait deux Boeing 777 pour remplacer les 787-9 affectés par le problème des moteurs.

Les compagnies aériennes qui utilisent les compresseurs Package C ont tendance à prendre aussi le Package B. Selon Rolls-Royce, 380 moteurs Package C ont été commercialisés.

(Kate Holton; Claude Chendjou pour le service français, édité par Véronique Tison)

Valeurs citées dans l'article : Boeing Company (The), Rolls-Royce