Sur l'année 2023, à part la zone Europe où les ventes augmentent de 3.3%, toutes les autres géographies accusent en recul, avec d'impressionnants taux de déclin à deux chiffres en Asie et en Amérique du Nord — deux zones qui prises ensemble représentent les deux-tiers du chiffre d'affaires.

Même dynamique sur les quatre catégories de produits — chaussures, maroquinerie, prêt-à-porter et soierie — et sur les deux segments — retail et wholesale — avec partout des taux de décroissance des ventes à deux chiffres.  

Mal-aimé du secteur du luxe depuis longtemps, Ferragamo peine à dépoussiérer son image et à se départir de la stagnation de ses ventes. La marque aimerait toucher un public plus large, plus jeune aussi, mais elle ne demeure plébiscitée que par une cible très restreinte. 

A ce titre, son chiffre d'affaires n'évolue pas sur la dernière décennie. L'inflation de son budget marketing n'y a hélas rien changé, sauf qu'il a compressé les marges et diminué la profitabilité. 

Malgré d'incessantes rumeurs, le groupe contrôlé par la famille éponyme entend préserver son indépendance et resister à toute offre de rachat. Il conserve les moyens de défendre cette position grâce à son très bon bilan et à des opérations qui restent profitables.

Sur la dernière décennie, à périmètre constant et chiffre d'affaires équivalent donc, Ferragamo génère un profit cash annuel — ou free cash-flow — de €1 par action en moyenne. Ceci porte la valorisation du moment à douze fois les profits, exactement comme Burberry ou Kering.

L'an passé, le groupe a repris la distribution de dividendes et initié un programme de rachats d'actions.